Les bienfaits de l’activité physique ont beau être martelés, les Français bougent de moins en moins. La sédentarité continue à progresser malgré la multiplication des messages de prévention. Plus du trois quarts des Français font moins que les 10 000 pas recommandés par jour, par l’OMS.
De plus en plus d’études scientifiques et épidémiologiques montrent que l’inactivité favorise les maladies métaboliques, cardiovasculaires, neuro-dégénératives et de nombreux cancers. « En effet, la sédentarité perturbe les métabolismes énergétique, lipidique et glucidique, de même que les capacités neuronales. Les preuves ne cessent de s’accumuler », explique le Pr Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut de Recherche bioMédicale et d’Epidémiologie du Sport (IRMES).
Selon lui, « Bougez » doit être aujourd’hui, un message essentiel à délivrer aux patients. Cela demande un engagement au quotidien : abandonner la voiture au profit du vélo ou de la marche à pied, l’ascenseur pour les escaliers… L’équilibre entre les apports nutritionnels et les dépenses énergétiques est indispensable pour se maintenir en bonne santé.
« La condition physique représente un important indicateur de santé comme vient d’ailleurs de le montrer une étude de l’IRMES menée auprès de 50 000 collégiens et lycéens Français qui a notamment analysé le lien entre ce déterminant de santé et l’indice de masse corporelle (« BEH » octobre 2015) », rapporte-t-il.
Le développement de la communication numérique (tablettes, ordinateur, console, portable…) entraîne une sédentarité croissante. « Nous cessons tout mouvement, restant assis ou allongés devant nos écrans. Les heures ainsi passées sont des heures de seul métabolisme basal. Les dépenses énergétiques s’effondrent autour de 1 800 kcal alors que l’alimentation en apporte près de 3 000 ! On comprend l’une des principales causes de l’"épidémie" d’obésité », dénonce le Pr Toussaint.
Sport santé sur ordonnance
Les initiatives se multiplient en France afin de développer la pratique sportive. Depuis 2012, la ville de Strasbourg, pionnière en la matière, a déployé un dispositif innovant « Sport santé sur ordonnance ». Cette expérimentation a pour objectif principal de favoriser la pratique d’une activité physique régulière, modérée et adaptée à l’état de santé des malades chroniques (obésité, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires stabilisées, cancer du sein et du colon en rémission depuis 6 mois) dans une optique de réduction des inégalités sociales et territoriales de santé. Plus de 170 médecins généralistes ont signé la Charte d’engagement « Sport santé sur ordonnance ». Les malades munis de leur ordonnance sont pris en charge par des éducateurs sport santé spécifiquement formés. Ce sont déjà près de 1 000 malades alsaciens qui ont rencontré un éducateur sportif et se sont remis au sport, pour leur plus grand plaisir.
Prévenir les rechutes
De nombreuses études ont également montré l’intérêt de l’activité physique chez les malades atteints d’un cancer pour prévenir les rechutes mais aussi au cours du traitement.
C’est ainsi que l’Association CAMI Sport et Santé multiplie les actions pour développer l’activité physique en respectant des critères d’intensité, de régularité et de fréquence et en l’encadrant par des professionnels formés. L’activité physique permet de réduire la fatigue, d’améliorer la qualité de vie pendant le traitement. Des études prospectives effectuées sur un grand nombre de patients dans les cancers du sein ou du côlon ont montré une réduction du risque de récidives. Sans oublier les bénéfices psychologiques : réappropriation du schéma corporel, réconciliation avec son corps…
Enfin, on sait aujourd’hui que la pratique d’une activité physique régulière est également indispensable dans des maladies rares telles que la mucoviscidose alors que des études sont menées dans la drépanocytose.
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