LES INCRÉTINES, et particulièrement le GLP-1 (glucagon like peptide 1), sont des hormones intestinales libérées dans le sang lors d’une prise alimentaire. Ces peptides sont capables d’anticiper l’élévation de la glycémie en stimulant la sécrétion d’insuline. Aujourd’hui, Victoza (liraglutide), premier analogue de GLP-1 humain en une seule injection par jour, apparaît comme une alternative intéressante dès le début de la maladie. Le GLP-1 inhibe la sécrétion de glucagon, freinant ainsi la production hépatique de glucose, il ralentit la vidange gastrique et il a un effet direct sur la satiété et la prise de poids. Mais le GLP-1 est soumis à une dégradation enzymatique (DPP-4) très rapide et sa sécrétion est altérée dans le diabète, d’où l’intérêt des peptides agonistes du récepteur GLP-1, résistants à la destruction enzymatique, et qui miment les effets du GLP-1.
Une homologie à 97 %.
La liraglutide (Victoza), nouvelle génération de molécules à durée d’action prolongée, vient enrichir cette nouvelle classe de médicaments appelée incrétinomimétique. La structure de la molécule est composée de 36 acides aminés et n’a subi que deux modifications par rapport à la protéine endogène : l’homologie est de 97 % et elle permet d’allonger la demi-vie à 13 heures pour une durée d’action de 24 heures. « La liraglutide agit directement sur les récepteurs à différents niveaux (pancréas, foie, cerveau, estomac) et reproduit les effets du GLP-1 endogène en induisant une dose de GLP-1 pharmacologique, alors que les inhibiteurs de la DPP-4 ne prolongent son action que de façon physiologique », souligne le Pr Michel Marre (hôpital Bichat-Paris). Victoza, administré une fois par jour, a été étudié au cours d’un large programme de développement clinique LEAD qui a inclus près de 4 500 patients diabétiques type 2 et qui comprend six études contôlées, randomisées, en double aveugle, versus différents comparateurs actifs (metformine, sulfamides hypoglycémiant-SU, rosiglitazone, glimépiride, insuline glargine) et placebo. L’une d’entre elles a été réalisée en ouvert versus l’exénatide. « Les résultats ont validé les bénéfices de la molécule en termes d’efficacité avec une réduction du taux d’HbA1c comprise entre 1 % et 1,5 % dans l’ensemble des études et un pourcentage plus élevé de patients ayant atteint l’objectif ; soit une perte de poids moyenne de 1 à 2,8 kg portant sur la masse grasse ; un risque réduit du nombre d’hypoglycémies sauf en cas d’association à un SU ; une baisse significative de la pression artérielle systolique de l’ordre de 2 à 6,7 mm de Hg, et une amélioration de la fonction bêta cellulaire, ce qui permet de retarder la progression de la maladie » résume le Dr Courrèges (CH Narbonne). Les effets indésirables les plus fréquents sont gastro-intestinaux (nausées, diarrhées et vomissements), ils s’atténuent en quelques jours ou quelques semaines avec la poursuite du traitement.
Une prescription après monothérapie et bithérapie.
Le traitement par Victoza est envisagé dès échec de monothérapie par metformine ou sulfamide hypoglycémaint (SU), ou après bithérapie associant metformine et SU ou metformine et une thiazolidinedione. Une seule injection sous cutanée par jour à dose fixe est réalisée indépendamment des repas à n’importe quel moment de la journée, mais de préférence au même moment de la journée. Le traitement ne nécessite pas d’autosurveillance glycémique pour ajuster la dose, sauf en cas d’association à un SU. La dose d’initiation est 0,6 mg suivie d’une dose de 1,2 mg par jour après une semaine de traitement, et en fonction de la réponse clinique, après au moins une semaine de traitement, elle peut être augmentée à 1,8 mg par jour. Victoza est disponible en stylo prérempli (boîte de deux stylos contenant chacun 3 ml). Remboursement à 65 % par la SS au prix public de 110,04 euros.
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