Le syndrome de l'intestin irritable (SII), appelé également colopathie fonctionnelle, touche majoritairement les femmes, mais il s'observe à tous les âges de la vie, y compris chez les sujets jeunes. Il se caractérise par des anomalies de la sensibilité du fonctionnement de la paroi colique qui devient irritable.
« À la différence des autres pathologies digestives, aucune lésion apparente n'est visible sur le côlon et les examens cliniques (échographie, coloscopie, bilan biologique) restent normaux », note le Pr Jean-Marc Sabaté (hôpital Avicenne à Bobigny). À ce jour, sa prise en charge est insuffisante et aucun traitement ne permet d'en guérir définitivement. Les médicaments se contentent de limiter les douleurs et de calmer certains symptômes. Il s'agit d'une maladie chronique multifactorielle qui n'engage pas le pronostic vital mais qui altère significativement la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Ses causes exactes sont encore mal définies ; la porte d'entrée dans la pathologie est liée à un certain nombre de facteurs. Parmi eux, des facteurs génétiques, un dysfonctionnement moteur ou du tractus gastro-intestinal, une hypersensibilité viscérale, des infections, ou encore des facteurs psychologiques. « Du point de vue microbiologique, le déséquilibre du microbiote (dysbiose) jouerait un rôle important dans le développement du SII, et son impact dans l'apparition de cette affection semble se confirmer, constate le gastro-entérologue. Dans ce contexte, l'utilisation de probiotiques constitue une option thérapeutique sérieuse. »
Une efficacité scientifiquement prouvée
Toutes les souches ne sont pas équivalentes. Parmi elles, bifidobacterium infantis 35624 d'origine humaine s'affirme comme l'une des plus prometteuses. « Elle est la seule dont l'action ciblée sur le côlon a été démontrée, confirme le Dr Eamonn Quigley, du Weill Cornell Medical College à Houston (Texas). Son taux fécal augmente significativement chez les sujets ayant reçu le micro-organisme, démontrant ainsi sa survie dans le côlon. Son impact positif sur l'équilibre de certaines populations commensales a également été démontré. Son effet immunomodulateur induisant une augmentation de la sécrétion d'interleukines IL10 suggère son intérêt dans les pathologies inflammatoires. »
Selon de nombreuses études scientifiques contrôlées, la souche 35624 a démontré son efficacité sur un grand nombre de symptômes caractéristiques du SII : diminution des douleurs abdominales et des ballonnements, amélioration du confort intestinal, du météorisme, de la constipation, de la sensation d'évacuation incomplète. Son efficacité significative bénéficie des recommandations de la Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE) et de la World gastroenterology organisation (WGO). Elle est reconnue comme la souche ayant le meilleur niveau de preuves cliniques dans la prise en charge du SII. Elle est désormais commercialisée en France par Biocodex sous forme d'un complément alimentaire, Symbiosys Alflorex. Chaque gélule contient un milliard de bactéries pour une prise quotidienne.
D'après une conférence de presse de Biocodex.
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