LE MÉNINGOCOQUE (Neisseria meningitidis) est la première cause de méningites bactériennes en France chez les 1-24 ans. L’infection à méningocoque se transmet par le biais des sécrétions rhinopharyngées (toux, postillons…) et par contact direct étroit. On estime que 10 % de la population est porteuse asymptomatique. Il existe 12 sérogroupes de méningocoques. Les deux sérogroupes le plus souvent retrouvés sont le B (› 50 % des cas), pour lequel il n’existe pas de vaccin, et le C ( environ 30 % des cas), qui entraîne des infections plus graves que celles causées par le sérogroupe B, mais pour lequel il existe un vaccin.
Une létalité plus élevée pour le sérogroupe C.
L’incidence nationale des infections invasives à méningocoque (IIM) est estimée à 1-1,99/ 100 000 habitants. Elles comprennent les bactériémies, les septicémies et les méningites avec ou sans purpura fulminans.
Le pronostic des méningites est fatal dans 11 % des cas en moyenne (26 % en présence d’un purpura fulminans contre 6 % en l’absence de purpura) et les séquelles peuvent être graves (surdité, paralysie, nécroses cutanées…) Les infections invasives à méningocoques nécessitent donc un diagnostic immédiat pour un traitement et une prophylaxie rapides, ainsi que pour un contrôle du risque épidémiogène. Chez le nourrisson, les signes sont trompeurs : toute modification du comportement, des pleurs inhabituels, une altération de l’état général… doit alerter.
« La fréquence des souches invasives C connaît d’importantes fluctuations cycliques. L’incidence des IIM C est plutôt en baisse en France. Toutefois, du fait de l’impact des stratégies de prévention appliquées dans de nombreux pays, la France présente aujourd’hui un des taux d’incidence d’IIM C les plus élevés d’Europe (0, 278), souligne le Dr Muhamed-Kheir Taha (responsable du centre de référence du méningocoque à l’Institut Pasteur). De plus, depuis quelques années, on observe l’émergence d’un phénotype/génotype particulièrement virulent (C : 2a : P1,7,1/complexe clonal ST-11) entraînant un taux de létalité élevé. Tous ces éléments ont amené à reconsidérer la politique vaccinale en France. »
Une dose unique de vaccin désormais remboursée.
Le Haut Comité de la santé publique (24 et 26 juin 2009) a ainsi recommandé la vaccination systématique des enfants de 12 à 24 mois avec une seule dose de vaccin méningococcique conjugué. Il recommande l’extension de cette vaccination systématique jusqu’à l’âge de 24 ans révolus selon le même schéma vaccinal à une dose. Le HCSP insiste sur la nécessité d’obtenir une couverture vaccinale rapidement élevée qui permettra notamment de réduire la circulation de la bactérie et la protection des nourrissons non encore vaccinés.
Suite à ces recommandations, le vaccin Meningitec vient d’obtenir son remboursement (« JO » du 5 janvier 2010).
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