De nombreux patients désireux de se traiter par le cannabis produisent la plante par hydroponie ou culture conventionnelle. Ils la fument directement ou fabriquent leur haschisch grâce à des systèmes aisément disponibles en ligne (ex : système proposé par la société néerlandaise Pollinator).
Le « pour ». Les partisans de l’usage du cannabis (herbe, marijuana, etc.) ou de ses dérivés (résine, haschisch) soulignent :
- Leur bonne tolérance ;
- La possibilité d’utiliser un vaporisateur (il en existe divers modèles : Volcano, etc.) évitant l’inhalation de goudrons cancérigènes ;
- Le caractère coercitif d’une législation qui autorise l’usage médical de traitements dont l’index thérapeutique n’est pas meilleur, voire plus défavorable ;
- Les inégalités entre les législations des divers pays.
Le « contre ». Les détracteurs de cette utilisation rapportent quant à eux :
- La faiblesse des études cliniques portant sur le cannabis ou ses dérivés ;
- La possibilité de recourir à des médicaments contrôlés dans les indications revendiquées ;
- L’impossibilité d’obtenir des effets reproductibles avec l’utilisation d’une plante aussi riche en produits actifs présents en des taux variables ;
- Les dangers de sa consommation en mélange au tabac et/ou de l’inhalation de produits de combustion de la plante (goudrons) ;
- Le risque de confusion sociale et juridique qu’entraîne la coexistence d’un cannabis « thérapeutique » et d’un cannabis « drogue » ;
- L’existence de médicaments légaux à base de THC pur ou de cannabinoïdes de synthèse (dronabinol, nabilone, etc.).
La situation juridique du cannabis ou du haschich médicinaux reste confuse : certains gouvernements en prohibent l’essai clinique et l’usage thérapeutique alors que d’autres en facilitent l’accès y compris par le biais de vente dans les pharmacies voire en ouvrant la possibilité de le produire soi-même. La prohibition de l’usage compassionnel, ou simplement thérapeutique, de la plante a des conséquences judiciaires : les procès se multiplient pour juger par exemple le cas de salariés chez lesquels l’utilisation de cannabis a été détectée à l’occasion de tests de dépistage professionnels ou celui de conducteurs contrôlés positifs au THC.
Au Canada, en Grande-Bretagne, en Australie, aux Pays-Bas (où des pharmacies sont autorisées à dispenser du cannabis depuis 2003 déjà), en Belgique, en Suisse, ainsi que dans vingt états américains (l’Illinois a été le dernier de la liste, fin 2013), la prescription médicale de cannabis ou de dérivés est possible. Aux États-Unis, la Californie s’est associée le 1er janvier dernier aux sept autres états ayant déjà fait le choix d’une légalisation totale (22 autres en ayant légalisé la consommation à des fins médicales) - et ce bien que la « marijuana » reste prohibée par les autorités fédérales -. Plusieurs sociétés proposent du cannabis médical standardisé : citons parmi d’autres la firme néerlandaise Bedrocan qui produit et distribue cinq variétés de sommités fleuries sèches de cannabis ainsi que les firmes canadiennes Tweed ou Canopy Growth, ou encore la firme anglaise GW Pharmaceuticals.
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