Le passage de trois à quatre valences pour la plupart des vaccins antigrippaux disponibles cette saison n'est pas apprécié par tous les soignants. Certains médecins dénoncent même une « hyperinflation » non justifiée médicalement et menant à un surcoût important pour la collectivité.
Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) ne comprend pas les raisons de préférer désormais un vaccin à quatre valences plutôt qu'à trois pour protéger contre la grippe. S'il reconnaît que les vaccins proposés cette saison répondent aux recommandations formulées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il rappelle que ni le Haut Conseil pour la santé publique (HCSP), ni la Haute Autorité de santé (HAS) n'ont trouvé de justification scientifique à l'ajout d'une valence. En effet, le HCSP en 2016 avait estimé que « les données épidémiologiques et virologiques disponibles à ce jour en France n'apportent pas d'éléments nouveaux permettant, en l'absence de données d'efficacité clinique comparatives, de privilégier l'utilisation des vaccins quadrivalents par rapport aux vaccins trivalents inactivés, ni d'identifier une ou des populations chez lesquelles ce vaccin pourrait être recommandé de façon préférentielle ». Et en mars et juillet derniers, la HAS a attribué aux quadrivalents une amélioration du service médical rendu (ASMR) « inexistant » par rapport aux trivalents.
C'est pourquoi le SNJMG s'étonne que les seuls vaccins disponibles en officine aient tous quatre valences : Influvac Tetra, Fluarix Tetra, Vaxigrip Tetra. Et que le seul vaccin trivalent, Influvac, ne soit pas disponible d'emblée, sauf à le commander expressément auprès de Mylan, son fabricant. Un non-sens que les médecins ne s'expliquent pas, surtout en constatant la différence de prix entre tri et tétravalents. « Le coût à la collectivité sera près du double : 5,18 euros le flacon pour le vaccin trivalent contre 10,11 euros le flacon pour les quadrivalents ! »
Selon « Le Généraliste », l'ajout d'une valence supplémentaire B vise à limiter le risque de « mismatch » entre la composition du vaccin et les souches réellement circulantes. Cependant, le vice-président de la Commission technique des vaccinations, Daniel Floret, note que « les mismatchs restent relativement rares » et que « la part du B dans les épidémies est très variable selon les années ».
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