Le Quotidien du pharmacien. Vous avez réalisé une formation pour l’UTIP sur les TROD, dans laquelle vous les comparez aux autotests vendus en officine. Comment les différenciez-vous ?
Véronique Avignon-Huet. La différence s’appuie sur le statut réglementaire du dispositif. L’autotest est réalisé par l’usager à domicile et ne nécessite pas forcément la présence d’un professionnel de santé, tandis que le test rapide d’orientation diagnostique se déroule dans un lieu donné, garantissant la confidentialité, en présence d’un professionnel de santé ou d’une personne formée. Cela veut dire que tout autotest aujourd’hui peut devenir un TROD demain.
Quelles sont les stratégies de dépistage que vous recommandez lors de vos formations ?
Il faut à la fois participer aux campagnes de santé publique sur une pathologie donnée et être proactif en proposant le dépistage, en ciblant par exemple certains patients. Chez nous, il n’y a qu’à pousser la porte pour accéder à un professionnel de santé qui doit pouvoir, en s’appuyant sur l’ordonnance ou la description de symptômes, proposer un dépistage. C’est le rôle de prévention et de premiers recours du pharmacien.
Vous travaillez beaucoup sur l’annonce au patient après le TROD. Que lui dire ?
Les équipes officinales ne sont pas toujours suffisamment informées sur les explications à donner, et elles ont tendance à banaliser certaines pathologies comme le diabète parce qu’elles délivrent des médicaments tous les jours à des diabétiques, elles ont l’impression que ce n’est pas une maladie grave. Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’un test d’orientation diagnostic qui n’a pas valeur de diagnostic. On peut expliquer que le test montre un taux de glycémie anormalement élevé et orienter vers le médecin, qui estimera s’il est nécessaire de réaliser des analyses biologiques. Mais il n’est pas question de dire à un patient, après un TROD de glycémie capillaire, qu’il est diabétique. À tous les pharmaciens qui veulent s’impliquer dans le dépistage, je rappelle que la condition sine qua non est de disposer d’un espace de confidentialité, puis je leur recommande de se former à l’éducation thérapeutique du patient, et enfin d’impliquer toute leur équipe, y compris les préparateurs.
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