Depuis avril dernier, l’Euthyrox (nom suisse du Levothyrox) nouvelle formule est disponible dans les pharmacies helvétiques. Swissmedic (l’agence du médicament suisse) a autorisé sa commercialisation, fin 2017. C'est seulement aujourd’hui, alors que les premiers renouvellements de traitements apparaissent, que l’inquiétude monte du côté des patients, alimentant une polémique sur la pertinence de la mise sur le marché d’une nouvelle formule.
Toutefois, comme le remarque un porte-parole de Swissmedic, cette résistance ne se perçoit que dans les cantons romands. Serait-elle nourrie par l'affaire du Lévothyrox qui fait rage en France depuis bientôt un an ? Il y a un pas que franchit aisément la presse helvétique qui relaie l’observation de certains pharmaciens genevois : « les patients paniquent, informés de ce qu’ont connu leurs homologues français, ils s’inquiètent ».
Douze cas rapportés à ce jour
Si à ce jour, Swissmedic n’a eu connaissance que d’une douzaine de cas d'effets indésirables, les associations de patients se sont saisies de l’affaire. Le 11 juin, la présidente romande de la Fédération suisse des patients et députée socialiste, Rebecca Ruiz, n'a pas hésité à interpeller le gouvernement devant le parlement. En réponse à ses objections sur l'opportunité d'une nouvelle formule de l'Euthyrox et sur les garanties qu'aucun patient suisse ne sera exposé, Alain Berset, président de la Confédération a été formel : « aucune hausse significative du nombre d'effets secondaires n'a été constatée jusqu'ici ».
Il rappelle par ailleurs que sur la base des études de bioéquivalence, Swissmedic a conclu « que les deux formules, l'ancienne et la nouvelle, libèrent une quantité comparable de principe actif dans l'organisme ». Swissmedic précise, quant à elle, qu’elle se tient à la disposition des patients et des professionnels de la santé.
Les autorités suisses semblent avoir tiré une leçon de la crise française. Car comme l'insinue la presse helvétique, le manque de communication des autorités françaises est en grande partie responsable de « l’épidémie d’effets secondaires enregistrée dans l’Hexagone ». Le Laboratoire Merck a quant à lui paré à toute éventualité. Les endocrinologues du pays ont reçu la visite de représentants du laboratoire et les autres praticiens ainsi que 2 000 pharmaciens ont été informés par courrier. Le packaging a également été modifié tandis qu’un site, www.euthyrox.ch, a été ouvert à l'intention des patients helvétiques.
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