Une étude rendue publique lors de la Conférence internationale de recherche sur le Sida présente des résultats prometteurs pour le confort des patients séropositifs. Une injection mensuelle d’antirétroviraux pourrait ainsi, à terme, remplacer la prise quotidienne de comprimés.
Le traitement antirétroviral pour les personnes porteuses du VIH est-il sur le point de connaître une petite révolution ? C’est en tout cas ce que laisse entrapercevoir les résultats d’une étude dévoilée lors de la Conférence internationale de recherche sur le Sida qui se tient depuis le 23 juillet à Paris. Selon cette dernière, une injection mensuelle d'un traitement antirétroviral suffirait à maintenir le virus du sida en sommeil. Cette découverte pourrait permettre aux quelque 19 millions de patients sous traitement antirétroviral de se passer de leur traitement oral quotidien.
Cette injection se compose de deux molécules d’antirétroviraux, le cabotegravir développé par ViiV Healthcare, une filiale de GSK, Pfizer et Shionogi et la rilprivirine issue du laboratoire Janssen. Elle doit être effectuée toutes les quatre semaines ou toutes les huit semaines. Développé conjointement par ces deux laboratoires qui ont conclu une alliance pour l’occasion, ce traitement a été testé pendant deux ans sur un panel de 230 patients porteurs du VIH. À terme 87 % des personnes ayant reçu une injection toutes les quatre semaines présentaient une charge virale nulle. Ces résultats étaient comparables à ceux des patients ayant continué le traitement quotidien par comprimé.
Cette découverte est d’autant plus importante que « l’observance du traitement reste un défi important dans la lutte contre le VIH » selon le Dr David, un des auteurs de l’étude. En effet, un mauvais suivi de la thérapie peut favoriser l’apparition de résistances aux traitements.
Cette nouvelle méthode ne présente cependant pas que des avantages et « un arbitrage » devra être effectué « entre le confort de ne plus avoir à suivre le traitement oral et les inconvénients associés au traitement antirétroviral à action prolongée par injection » selon Mark Boyd de l’Université d’Adélaïde en Australie. Les patients ayant participé à l’étude ont en effet manifesté divers effets secondaires tels que des diarrhées ou des maux de tête.
Avec AFP
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