ENVIRON 5 % des viols se soldent par une grossesse. Pour beaucoup de ces femmes, il existe un doute : l’enfant peut avoir été conçu à la suite de relations consenties ou du viol. Il importe donc de faire le diagnostic de paternité. Mais les seuls moyens dont on dispose actuellement sont invasifs. En prénatal, on peut faire une biopsie chorionique ou une amniocentèse, ce qui s’assortit d’un risque de fausse couche. De plus, ces tests ne peuvent être pratiqués qu’à partir de dix à quinze semaines de gestation.
Comme 80 % des interruptions de grossesses non désirées se réalisent avant dix semaines, la plupart des femmes victimes de viol font une IVG avant d’avoir eu la possibilité de tester la paternité.
Xin Guo et coll. ont mené leurs recherches sur l’ADN fœtal présent dans la circulation maternelle, afin d’aboutir à un test non invasif, qui pourrait être réalisé sur un prélèvement sanguin de la mère. Ce test pourrait être appliqué à partir de la 8e semaine de gestation.
Les études antérieures se sont heurtées à différents écueils : la présence de l’ADN maternel libre empêche que l’on puisse réaliser l’amplification des allèles fœtaux présents dans le sang maternel. De plus, cet ADN fœtal se présente sous une forme très dégradée.
Détermination correcte 30 fois sur 30.
On peut surmonter ces écueils en ajoutant un fixateur aux échantillons de sang maternel, afin de stabiliser les membranes cellulaires et d’empêcher la libération de l’ADN maternel dans le plasma.
Ensuite, on utilise la technique des SNP (polymorphismes d’un seul nucléotide) pour distinguer l’ADN fœtal de l’ADN maternel. Ce qui permet de réduire le risque d’échec (absence d’un signal d’ADN fœtal alors qu’il devrait y en avoir un), en utilisant des amplicons courts (un amplicon est un fragment d’ADN amplifié par PCR).
En appliquant ces méthodes, Xin Guo et coll. ont collecté des échantillons chez 30 femmes enceintes entre 8 et 14 semaines de grossesse. Chaque échantillon a été apparié avec du sang provenant du père biologique. Puis il a été apparié au hasard avec un échantillon provenant d’un homme non apparenté. Les trois échantillons de chaque cas ont été traités à l’aveugle.
« Nous avons déterminé la paternité de façon correcte pour les 30 grossesses, en comparant le profil génétique de l’ADN fœtal présent dans le sang maternel avec ceux des deux “pères” testés (un véritable et un faux). »
« Notre approche montre qu’un test de diagnostic de paternité non invasif peut être réalisé au cours du premier trimestre sur un prélèvement de sang maternel. »
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