« Il est nécessaire de sécuriser au maximum l’ensemble des procédures de la PDA »

Publié le 30/05/2013
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Même si le code de la santé publique évoque le sujet des préparations des doses à administrer, il manque encore un cadre légal qui puisse permettre aux pharmaciens de savoir où aller. Jean-Luc Fournival, titulaire de la pharmacie St Bruno à Grenoble et conseiller spécial de l’UNPF (Union Nationale des Pharmacies de France) dans le domaine des PDA, nous explique pourquoi il considère ce cadre légal comme essentiel à l’exercice de cette activité.

« Les automates ne représentent qu’une partie du problème. »

« Le choix de l’automate pour une pharmacie qui souhaite se lancer dans l’activité des préparations de doses à administrer doit se faire en fonction d’un certain nombre de critères précis, et notamment vis-à-vis de la législation. Or aujourd’hui, celle-ci est en passe d’évoluer, aussi travaillons-nous pour obtenir une réglementation qui puisse permettre une sécurisation maximale du process. L’idéal serait de parvenir à un taux d’erreurs de 2 pour mille. Le choix de l’équipement est donc important, car toutes les technologies proposées par le marché ne se ressemblent pas, mais il faut avoir conscience que cela ne représente qu’une partie du problème, il faut d’abord travailler sur les process et les procédures, envisager la formation du personnel et s’assurer de la qualité des locaux. »

« Des normes pour les locaux de la PDA. »

« Pour prendre un exemple des référentiels de qualité pour lesquels nous militons, nous souhaitons que les locaux dans lesquels s’exerce l’activité liée à la PDA soient agréés selon des normes précises. En effet, dans un objectif d’asepsie, il faudrait déjà qu’il y ait un double flux d’air pour maintenir au mieux la pureté de ces locaux, ainsi qu’un éclairage adapté pour éviter toute oxydation des molécules de médicaments déblistérisés, par l’air ou la lumière. »

« Trois ans de travail pour écrire les procédures. »

« Évidemment, cela représente des contraintes et une complexité qui peuvent freiner les pharmaciens dans leurs intentions. Mais nous plaidons pour cette complexité, car il s’agit de la santé des personnes en bout de chaîne, et il est nécessaire d’établir des procédures très précises pour détecter toutes les erreurs possibles et ainsi y remédier. À titre expérimental, j’ai lancé ma propre activité de PDA dans ma pharmacie à Grenoble, il m’a fallu près de trois ans pour écrire l’ensemble des procédures nécessaires à l’exercice de cette activité. »


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3011