Aménagement et agencement

La pharmacie de demain sera digitale, durable et médicale

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Publié le 30/06/2022
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Deux équipes d’étudiants en design ont été récompensées par L’Oréal Cosmétique Active France pour leurs projets visant à « réinventer la pharmacie de demain ». Deux projets originaux dont on peut s’inspirer…
L'équipe gagnante a transformé une officine traditionnelle et un peu à l'étroit en une pharmacie spacieuse et moderne

L'équipe gagnante a transformé une officine traditionnelle et un peu à l'étroit en une pharmacie spacieuse et moderne
Crédit photo : Doc. Loréal

Pour la 11e édition du Concours de design Reload My Pharmacy, organisée par L’Oréal Cosmétique Active France avec l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (ENSAAMA) et L’Institut supérieur des arts appliqués (LISAA), il s’agissait de « réinventer la pharmacie de demain », en la rendant à la fois plus digitale, plus durable et plus médicale.

Sur les 12 projets destinés à transformer 6 pharmacies (retenues parmi 40 volontaires), 6 projets étaient arrivés en demi-finale. Après présentation de chacun des projets en lice par les étudiants eux-mêmes, avec supports visuels à l’appui, 6 jurés - dont la directrice générale de Cosmétique Active France et un pharmacien participant de 2021 - devaient délibérer pour choisir le meilleur. C’est-à-dire celui qui leur paraissait répondre le mieux aux attentes - une pharmacie plus performante, écoresponsable, avec l’accent mis sur le rôle de conseiller de santé du pharmacien - ainsi qu’aux caractéristiques propres à la pharmacie proposée (de ville, de village, de centre commercial…). Une tâche difficile car les projets étaient très différents et tous inventifs.

Plus de digital et de RSE

Le projet gagnant (doté d'un prix de 2 000 euros) concerne la Pharmacie Moléon*, située à Langon, en périphérie de Bordeaux, dans une zone commerciale. Avec un chiffre d‘affaires de 6 millions d'euros (dont 60 % en ordonnances) et une patientèle variée, cette pharmacie, à l’étroit et encombrée, va passer d’une surface de 300 m2 à 450 m2. Dans le projet récompensé, baptisé Synergie, le pharmacien est réintégré au centre de son officine, avec une zone de missions de santé et des caisses ordonnances au milieu et, autour, des pharmaciens spécialisés dans chacun des cinq pôles (dermocosmétique, aromathérapie, orthopédie…) pour conseiller et encaisser.

L’accent est mis sur le digital (application pour passer commande, click & collect, caisses automatiques, miroir intelligent en cosmétique…) et l’autre grand principe, la RSE (responsabilité sociétale des entreprises), est strictement respecté : bac antigaspi et point recyclage Cyclamed bien visibles, matériaux recyclés ou 100 % recyclables, espace du personnel optimisé et confortable et même bornes de recharge pour vélos électriques ! Mais c’est le design qui séduit d’emblée.

Les couleurs, bleue et rouge, et des délimitations aérées représentant une structure osseuse, évoquent le corps humain de manière esthétique, quasi poétique. Les plans mobiliers, tout en courbes, sont également plaisants. Estimation du coût global de l‘aménagement : 961 027 euros.

Comme à la maison

Exceptionnellement, parce que le projet était original et particulièrement adapté à une petite pharmacie parisienne de quartier (dans le XIXe arrondissement), une autre équipe a reçu le deuxième prix. Il fallait moderniser, réorganiser la Pharmacie des 2 rues** (au chiffre d’affaires de 4,3 millions d'euros) en prévoyant un agrandissement de 35 m2, tout en gardant l’esprit « quartier » et l’idée de proximité entre les patients et les pharmaciens. Résumé du concept adopté par les étudiants en design : une pharmacie « comme à la maison ».

En clair, les patients doivent, dès l’entrée, s’y sentir bien et aimer y flâner. Sans pour autant que le médical soit négligé. Leur bonne idée : recréer l’univers d’une maison avec des pièces distinctes pour chaque catégorie de produits, en distinguant celles-ci par des sols et des mises en scène différentes. Une « chambre » intime pour la téléconsultation, les vaccinations, les tests, un « salon » avec canapé pour les marques de beauté, la « salle de bains » pour l’hygiène et les soins du bébé, etc. À partir de l’entrée « jardin » (pour le bio et la diététique), le parcours est intuitif.

À noter : pour coller encore plus à la clientèle (des habitués de 30 à 60 ans), l’équipe a fait le choix de lampes et de matériaux de récupération. Au total, le budget est estimé à 681 966 euros.

* Julien Guignard et Marie-Laure Castay (Mediprix).
**Joy Cohen (Aprium).

Évelyne Gogien

Source : Le Quotidien du Pharmacien