1 Faire un état des lieux
Avant de s’équiper dans un système de télésurveillance hypersophistiqué, il vaut mieux commencer par dresser un état des lieux et rechercher les points de vulnérabilité de l’officine :
- Suis-je visible de l’extérieur ? « Une pharmacie trop sombre, ou dont les vitrines sont encombrées de panneaux ou de vitrophanies opaques va attirer les cambrioleurs qui auront ainsi l’assurance de ne pas être vu de l’extérieur, estime Alain Marcillac, référent sécurité de l’Ordre national des pharmaciens. Un bon éclairage intérieur et des vitrines épurées sont donc recommandés. »
- Comment est agencée la pharmacie ? Les voleurs veulent avoir l’argent vite et repartir vite. « Pour faire obstacle à un potentiel agresseur, on peut agencer l’espace intérieur afin d’éloigner la caisse (point vulnérable) de la sortie, à l’aide d’un jeu de présentoirs », poursuit le pharmacien.
2 Sécuriser les issues
Le premier risque d’effraction se situe au niveau des issues. C’est pourquoi il est judicieux d’installer une porte blindée ou un rideau de fer, avec des systèmes de fermeture munis de clés de sûreté. Le bon éclairage des lieux, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la pharmacie, a toute son importance. Pour les issues secondaires, on installera des éclairages avec détecteur de présence, ou éventuellement, on les équipera d’une alarme sonore afin de signaler une porte ou une fenêtre restée ouverte ou mal verrouillée, ou d’une caméra. Pour les ouvertures vitrées, le vitrage de classe P6b offre un niveau satisfaisant de résistance. Veillez aussi à renforcer la sécurité d’un guichet de garde.
3 Vidéosurveillance et télésurveillance
Selon le décret du 15 janvier 1997, les pharmaciens sont tenus d’assurer la surveillance de leurs locaux quand ils exercent dans une ville de plus de 25 000 habitants, ou dans une zone urbanisée contiguë d’une commune de plus de 25 000 habitants. Ils doivent alors s’équiper d’un système de surveillance à distance, ou d’un système de vidéo protection associé à un dispositif d’alerte (qui peut être un téléphone). Ou sinon, avoir recours à un agent de sécurité.
« Le pharmacien doit au moins s’équiper de caméras sans enregistrement. Mais il est préférable de disposer d’un système qui enregistre les images sur un disque dur, afin que les forces de police puissent exploiter les données en cas d’agression », indique Alain Marcillac. On peut aussi filmer ce qui se passe à l’extérieur de l’officine pour visualiser le trajet d’un agresseur, ou en back officine mais de façon très codifiée afin de respecter les droits des salariés. Ou encore, disposer d’une alarme silencieuse reliée à la gendarmerie.
4 Gérer les liquidités
Les pharmaciens ont de moins en moins d’espèces en caisse, étant donné que les clients règlent essentiellement via la Carte Vitale, ou par Carte Bleue. Néanmoins, quelques précautions s’imposent : ne pas laisser trop d’argent en fond de caisse, ne pas manipuler d’argent liquide de façon visible devant la clientèle, effectuer fréquemment des dépôts à la banque en y allant des heures différentes de la journée et en variant les itinéraires.
Quant au fait de disposer d’un un coffre à l’officine pour y placer l’argent liquide, ce n’est pas forcément une bonne idée. « Souvent, il s’agit de coffres de sécurité légère, que les voleurs n’hésitent pas à forcer. Ainsi, il est plus judicieux de diversifier les endroits où l’on cache de l’argent. Le tout étant de se souvenir de ses cachettes », sourit Alain Marcillac.
5 Les règles comportementales
Toute l’équipe officinale doit être sensibilisée à certaines règles de sécurité, qui doivent être régulièrement rappelées. Premier message : en cas d’agression, il ne faut pas résister. Donner tout et tout de suite est la première chose à faire. Car le moindre signe d’hésitation risque de faire paniquer l’agresseur. Ensuite, s’il n’y a pas beaucoup d’argent en caisse, il faut savoir donner rapidement une explication au voleur : « les gens payent avec la carte Vitale ou la carte bleue, c’est tout ce qu’il y a comme liquide. » Enfin, il faut éviter d’emmener ou de se faire emmener par l’agresseur en back officine.
Pour le titulaire, il est important de connaître le référent sécurité de la police (il en existe au moins un par département). De même, il est important d’identifier le référent sécurité ordinal (au moins un par département, liste prochainement consultable sur le site Internet de l’ordre). Ces derniers préviennent les confrères en cas de séries de vols dans le département ou la région, et peuvent intervenir auprès des services de police afin d’intensifier leur présence visible sur le terrain.
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