Après une semaine de tensions graves, La Réunion a connu un certain apaisement la nuit dernière. La situation reste cependant tendue pour les pharmaciens qui ont adopté un système de garde de nuit partiel.
Les pharmaciens ne se sentent pas actuellement en sécurité sur l’île de la Réunion. De source syndicale, en début de semaines, six officines ont été vandalisées de nuit. « Leur rideau a été défoncé, des gens ont fait irruption, renversant les présentoirs, cassant, dérobant de la marchandise. La pharmacie d’une consœur a, elle, été prise pour cible en journée », déplore Cyril Apostoloff, titulaire à Sainte-Marie et coprésident du Syndicat des pharmaciens de la Réunion et de Mayotte (FSPF). Il ajoute que si ces confrères et leurs équipes ont pu reprendre rapidement le travail, ils restent sous le choc.
Le pharmacien tient à préciser que ces exactions sont le fait de casseurs et non de la population locale, traditionnellement pacifique. Car au mouvement des Gilets jaunes se sont greffées des protestations et des violences qui perturbent fortement la vie de l’île, en proie de manière récurrente à des manifestations contre la vie chère. Davantage que les barrages routiers des Gilets jaunes, ce sont la désorganisation ambiante et les violences perpétrées par des bandes organisées qui sont le plus redoutées par la population.
Dans cette ambiance de guérilla urbaine, les pharmaciens, en accord avec l’ARS et la préfecture, ont tout d’abord décidé au cours de la semaine de suspendre leurs gardes de nuit. Depuis jeudi soir, alors que la situation semblait s’apaiser, les pharmaciens ont réintroduit leur système de garde sur la base du volontariat. « Les confrères situés près des centres de santé ou de SOS médecins, ont pu assurer la permanence », explique Cyril Apostoloff. Néanmoins, la recommandation syndicale consistant à restreindre l’amplitude horaire en fonction de la situation est suivie par la quasi-totalité des titulaires. Mais la situation risque de mettre en péril l’économie de nombreuses officines.
En ce qui concerne l’approvisionnement des officines, pas d'inquiétude pour le moment. Bien que les livraisons soient réduites au nombre d’une par jour, elles ne sont pas freinées par les barrages routiers. « Nous avons obtenu que les véhicules des grossistes-répartiteurs soient reconnus prioritaires, les Gilets jaunes le respectent et les laissent franchir les barrages », se félicite Vincent Theodoly, président de Pharmar, filiale de la Cerp Bretagne-Atlantique.
Il n’en reste pas moins que le blocus du port risque de compromettre à terme l’approvisionnement. L'alternative des voies aériennes est elle aussi complexe, l’aéroport étant paralysé faute de kérosène. Vincent Theodoly vient cependant de recevoir de l’ARS l’information que le fret aérien médical serait prioritaire. Une lueur d’espoir pour le grossiste-répartiteur qui affirme détenir cependant un stock qui permettra de tenir entre deux et trois mois sur les produits courants, et un mois et demi sur le « froid ».
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