Le Quotidien du Pharmacien. - Les pharmacies adhérentes d’un groupement et (ou) sous enseigne ont-elles de meilleures performances ?
Philippe Becker. - Les groupements et enseignes sont favorables aux pharmaciens qui veulent être aidés dans leur gestion et qui souhaitent rompre leur isolement. Ils sont peut-être moins attractifs pour les pharmaciens qui ont une grosse officine qui tourne bien, avec de bons ratios économiques.
Mais en général, en effet, les pharmacies adhérentes d’un groupement sont plus solides que celles qui ne sont pas adhérentes, en raison surtout des meilleures conditions d’achat dont bénéficient les adhérents.
Il y a donc un avantage à exploiter l’officine avec une enseigne ?
Il est certain que s’installer ou racheter une officine sous enseigne permet de bénéficier d’un meilleur agencement, d’une meilleure communication sur les promotions, etc. L’enseigne a un effet de boost et oblige le pharmacien à se remettre en question et à avancer. C’est toujours bénéfique pour son officine. Mais en général une officine bien agencée, avec une enseigne ou pas, est plus performante.
Il faut noter aussi que pour les patients le prix du non-remboursable et de la parapharmacie est plus important que l’agencement et l’identification de la pharmacie. Et je pense que c’est ce critère de prix qui différencie aujourd’hui les enseignes des unes des autres.
Pensez-vous que le concept d’enseigne est appelé à se développer en France ?
Tout dépend de ce que l’on entend par « enseigne ». Dans certains autres pays, les enseignes sont plus développées que chez nous. Aux États-Unis, par exemple, elles sont plus fréquentes mais basées sur un petit nombre d’enseignes nationales, avec un maillage territorial très dense. Les patients américains sont orientés vers telle ou telle pharmacie en fonction des accords passés avec les mutuelles. Ce n’est pas encore le cas chez nous.
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