LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- En 2006, vous regrettiez un manque de confidentialité dans les pharmacies. Qu’en est-il aujourd’hui ?
CHRISTIAN SAOUT.- Je n’ai pas vu de changement significatif, même La Poste et les banques font mieux avec le marquage au sol. Il est vrai que de nombreuses contraintes sont imposées, surtout à Paris, et que l’aménagement d’une pharmacie est compliqué. Je connais néanmoins quelques officines, notamment une à Clermont-Ferrand, où les clients peuvent être reçus à un comptoir bas et être assis. Grâce à cette configuration, tout le monde comprend bien qu’on est en entretien individuel et qu’il est inutile de venir se coller derrière le client assis. Les pharmaciens vont devoir développer cette notion de confidentialité pour appliquer les missions de service de la loi HPST qu’ils revendiquent. Cela dépasse la simple délivrance d’un médicament.
Quels sont les aménagements nécessaires ?
Je ne suis pas forcément pour la mise en place d’un espace spécifique, je crains qu’il ne marginalise ceux qui y sont reçus. Il faut aller vers la banalisation, la mise en place de mesures qui peuvent être identiques dans toutes les officines et pour tout le monde. Cela commence par un marquage au sol et par la généralisation des comptoirs bas. On peut aussi imaginer gérer des files d’attente selon les besoins, comme cela se fait à La Poste. Tout dépend de la façon dont va évoluer le métier et de la manière de voir de chacun, que ce soit dans l’accompagnement ou l’éducation thérapeutique.
Finalement, il n’existe pas de solutions miracle ?
Tout serait plus simple si en France on trouvait le pharmacien dans les centres de soins, de façon à avoir des réponses médicales intégrales, mais c’est un autre problème. Plus une relation professionnelle devient singulière, plus l’exigence de confidentialité se renforce. Au-delà de l’agencement, l’essentiel repose sur l’attitude des pharmaciens. Ceux qui reçoivent mal leurs patients ne vont pas instaurer des entretiens individuels. Et les patients à la recherche d’une écoute n’y retourneront pas.
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