La meilleure gestion du bug est sa prévention
Dans une officine où il y a souvent plus d’écrans que de personnel, quelques précautions d’usage permettront de faire face au bug informatique avec davantage de sérénité. Parmi elles, la sauvegarde sur disque dur externe - au moins une fois par jour - semble la solution la plus appropriée pour sécuriser l’ensemble des données. Pas question en effet de songer au « Cloud » - les solutions de stockage à distance - alors qu’aucune garantie n’est actuellement assurée par les serveurs quant à la protection des données sensibles, même cryptées, que forment les informations patient.
Ne reste donc au pharmacien qu’à recourir au NAS (Network Attached Storage) ou unité de stockage en réseau. Cet outil, constitué d’un ou plusieurs disques durs, permet au pharmacien de réaliser une sauvegarde sécurisée de toutes les données importantes de son officine. « Le contenu du NAS est alors visible comme un simple dossier partagé sur le réseau Ethernet. Ceci permet de sécuriser la pharmacie en cas de sinistre, par exemple un incendie », expose Romain Haudiquet, pharmacien adjoint à Saint-Dié-des-Vosges*.
Pour se prémunir face à cette ultime éventualité, nombre de pharmaciens emportent chaque soir les données enregistrées à leur domicile. Jean-Edouard Moreau, titulaire à Malzéville, procède, outre à une sauvegarde sur le serveur, à plusieurs autres sauvegardes quotidiennes, sur des disques durs branchés très en amont du système. « Une copie du disque dur est effectuée en permanence et en cas d’incident, une deuxième prend le relais », explique-t-il.
Un protocole pour mieux réagir
Afin de ne pas se laisser surprendre par la panne, les titulaires instaurent des protocoles sur la conduite à tenir. À titre préventif, l’équipe officinale doit être mise en garde contre les nouveaux logiciels malveillants, dits « rançongiciels » (ransomware) qui se propagent par courrier électronique, à l’ouverture d’une pièce jointe. Dans le cas d’une telle contamination, une restauration du système à une situation antérieure s’impose. D’où la nécessité d’une sauvegarde régulière, sur un support amovible.
Pour autant, l’origine de la panne n’est pas toujours externe. Il convient d’étudier la piste fréquente d’une incompatibilité du système avec l’un des éléments extérieurs, comme le scanner ou les lecteurs. Ou encore de redémarrer le système. Tout simplement.
Afin de détecter l’origine des pannes, Jean-Edouard Moreau les a toutes colligées dans un classeur. « À chaque fois qu’un prestataire a dû intervenir, j’ai noté la méthode utilisée afin que nous puissions y faire face nous-mêmes, le jour où la panne se reproduirait », expose le titulaire. Il veille également à ce qu’un collaborateur compétent en informatique soit toujours présent à l’officine.
Système D ou contrat de maintenance
Dans l’éventualité d’un bug informatique, certains pharmaciens équipent leur pharmacie d’un poste supplémentaire, prêt à être utilisé en cas d’incident. D’autres assemblent eux-mêmes leur propre ordinateur. Ils disposent ainsi de composants de rechanges. Une manipulation rapide, tout au plus une dizaine de minutes, leur permet d’être à nouveau opérationnels sans l’intervention des services d’assistance.
Pour la plupart des titulaires cependant, l’informatique ne relève pas de la compétence de leurs équipes qu’ils souhaitent voir centrées sur leur cœur de métier. En cas de panne, ces pharmaciens s’en remettent à leurs fournisseurs avec lesquels ils ont conclu des contrats de maintenance. Ces contrats sont jugés incontournables par la plupart des titulaires qui y voient, comme Stéphane Le Gratiet, titulaire à Audierne, un gage de sécurité et de tranquillité.
Car les pharmaciens s’avouent plus fragilisés qu’autrefois par une panne informatique, particulièrement lorsqu’elle a pour origine un logiciel. « Depuis la disparition de la vignette, il est aujourd’hui plus difficile de parer une panne informatique en travaillant à l’ancienne », constate Jean-Philippe Brégère, pharmacien à Soyaux, qui conseille cependant à ses confrères de négocier les coûts de maintenance.
En effet, nombre de titulaires n’hésitent pas à décrier le prix de ces contrats de maintenance et le manque de réactivité de certaines plateformes « saturées » en cas de bug informatique. Aussi Pascal Mermet-Bouvier, titulaire à Mazet-Saint-Voy, n’hésite à réparer lui-même son matériel en cas de panne micro-informatique, et il se connecte sur un forum de pharmaciens quand un bug survient sur un logiciel : « La solidarité fonctionne, nous nous échangeons les solutions entre pharmaciens, et nous parvenons à trouver nous-mêmes, les solutions. »
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