Systèmes automatisés pour officines

Tecnilab dévoile son robot hybride

Publié le 19/03/2012
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Un encombrement modulable

Un encombrement modulable
Crédit photo : tecnilab

LE FABRICANT italien d’automates et de robots Tecnilab annonce la naissance de son petit dernier, le robot Evotec. Spécialiste des automates pour pharmacies, Tecnilab combler ainsi une lacune dans son offre. Rappelons que les automates, par leur vitesse, permettent de délivrer au comptoir des produits à forte rotation très rapidement, tandis que les robots s’occupent de tâches plus larges : délivrance de médicaments à faible rotation, mais aussi rangement et gestion du stock. Comme l’affirme Philippe Anglade, président de Synergies, le distributeur officiel de la marque en France, « la frontière entre les deux tend à se dissoudre et on assiste de plus en plus à l’apparition de machines hybrides ». L’Evotec est donc avant tout un robot, mais disposant aussi d’une zone dédiée aux produits à forte rotation.

Avec ce nouveau robot, Tecnilab propose une machine se situant entre son produit d’entrée-de-gamme, l’automate Twintec, et son haut de gamme, l’hybride Dreamtec, et remplissant les tâches du Dreamtec tout en ayant un moindre encombrement et un tarif plus accessible. C’est d’ailleurs la question de l’encombrement qui a motivé Jean-Luc Fournival, titulaire de la pharmacie St Bruno, à Grenoble, premier client Evotec en France. « Le Dreamtec commence à 2,5 mètres, or la hauteur de plafond dont je dispose ne me permet pas d’avoir une machine de plus de 2,3 mètres », explique-t-il. La modularité en hauteur et en largeur est un des avantages mis en avant par le fabricant en faveur de son dernier né. Soulignons que ces machines sont fabriquées sur mesure après une étude de faisabilité assurée par Synergies.

Ce robot est un système multipicking avec un ou deux bras automatiques pouvant gérer en une seule opération plusieurs boîtes identiques ou de références différentes. « C’est tout l’intérêt de cette machine, affirme Philippe Anglade, la possibilité de ranger les boîtes par paquets avec un seul déplacement. » La tête du bras est suffisamment large pour placer les boîtes dans le sens de la longueur et non celui de la largeur, après avoir été flashées par un système de lecture Datamatrix. Cela permet de gagner de l’espace sur les canaux dits virtuels, des étagères constituées de canaux sans séparateurs physiques. « Il n’est plus possible aujourd’hui d’augmenter la vitesse des bras, il faut donc optimiser le chargement », indique Philippe Anglade. Ce chargement peut être automatique ou semi-automatique selon le paramétrage du pharmacien. Le ou les bras peuvent à tout moment cesser de gérer le stockage pour préparer une commande si un ou plusieurs comptoirs de la pharmacie en ont besoin.

Les opérations d’Evotec peuvent être surveillées grâce à un écran tactile sur lequel figurent plusieurs indicateurs fléchés qui indiquent si tout va bien. Il est également possible de visualiser les opérations de stockage en temps réel par un écran 3D.

La direction de Tecnilab estime que son nouveau produit convient particulièrement au marché français, où il réalise la moitié de son chiffre d’affaires (50 installations par an en moyenne et un parc de 380 machines). « La France est un marché de grosses ordonnances, donc favorable aux automates, comme le reste de l’Europe du Sud et à l’inverse de pays d’Europe du Nord comme l’Allemagne, explique Philippe Anglade, mais la situation financière des officines françaises les pousse à rechercher des moyens d’optimiser leur gestion. » Evotec est disponible à un prix moyen de 120 000 €, contre 60 000 € pour le Twintec et 150 000 € pour le Dreamtec. Pour Synergies, il permet d’obtenir des ratios de rentabilité supérieurs à la moyenne et donc d’obtenir un retour sur investissement en quelques années, sachant que ces machines ont une durée de vie longue, au moins 15 ans. L’entreprise travaille avec des intermédiaires financiers pour permettre aux clients d’utiliser plus volontiers des solutions de location financière.

Mais l’aspect financier d’une telle acquisition n’est pas toujours au premier plan d’une décision. « Je n’ai pas fait cet investissement pour des raisons de rentabilité, affirme ainsi Jean-Luc Fournival. J’ai depuis douze ans un automate première génération de Tecnilab et je me suis aperçu combien ce type d’automatisation apporte de l’humain dans le travail de l’équipe officinale car le temps gagné est occupé à des tâches plus intéressantes. » Il se souvient que l’introduction d’un tel automate avait alors inquiété ses collaborateurs, mais il certifie que, depuis, ils ne sauraient s’en passer.

HAKIM REMILI

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2907