EN ITALIE, on trouve des distributeurs automatiques de produits de soins et de parapharmacie un peu partout. En Europe, l’Allemagne, l’Angleterre et l’Espagne ont emboîté le pas, mais en France, c’est tout nouveau. Après une « première » en décembre, à Pouilley-les-Vignes, près de Besançon (Doubs), une grande pharmacie située à l’une des portes de la capitale s’est lancée en s’équipant d’un autre modèle (double cette fois) de la Société Pharm’Holistic, laquelle a reçu le Caducée de l’Innovation Pharmagora 2010.
« Les mentalités et les habitudes des consommateurs français changent, le métier de pharmacien aussi et si la législation évolue, il faut avoir une longueur d’avance pour lutter contre la concurrence des grandes surfaces », déclare Serge Palumbo, fort d’une expérience de 25 ans dans le monde de la pharmacie.
15000eurosen moyenne.
Après des recherches approfondies auprès des fabricants italiens, leaders incontestés dans ce domaine, il a choisi de proposer un système à la fois facile à installer et à utiliser et fiable. Les trois distributeurs automatiques disponibles, protégés par trois brevets internationaux et certifiés par les normes ISO 9000 et TÜV (germano-autrichienne), plus exigeantes encore, sont solides : vitrage de sécurité, clavier anti-vandalisme, fermeture blindée et trappes sécurisées. « Le risque d’effraction n’est pas nul bien sûr, mais en Italie où ces distributeurs automatiques sont utilisés depuis des années, c’est rare », affirme Serge Palumbo.
Selon le modèle (petit, simple ou double, de près de 2 m de large) et les options, les prix oscillent entre 12 000 et 24 000 euros, l’appareil le plus vendu tournant autour de 15 000 euros HT.
6à 8 rangées de produits.
Le nombre de rangées et de produits proposés par rangée varie avec la largeur de la machine mais aussi les choix du pharmacien (les boîtes sont plus ou moins hautes et larges) : jusqu’à 8 rangs par armoire automatisée mais souvent 6 et jusqu’à 12 produits différents en « facing » par étagère. Soit, au moins une cinquantaine de produits par machine simple. Le chargement quotidien par l’avant est très aisé.
Pas de difficulté non plus pour le client : comme avec n’importe quel distributeur, il suffit de sélectionner le produit désiré, de régler la somme correspondante en liquide (la monnaie est rendue) ou en carte bleue et de récupérer le produit tombé dans la trappe. Au cas où le produit ne descend pas, le pharmacien peut facilement venir lui-même à bout du problème sur le champ quand l’officine est ouverte ou bien le lendemain matin. L’équipe officinale dispose en effet d’un manuel d’utilisation clair et pratique et a reçu une formation ad hoc. Sinon, l’incident reste limité car, en attendant l’intervention d’un technicien, comme chaque colonne est actionnée par un moteur indépendant, toutes les autres continuent de marcher. « En Ile-de-France ainsi qu’en région PACA, nous pouvons déjà intervenir sous 48 H, mais nous sommes en train d’établir des partenariats avec des techniciens spécialisés en automatisme dans les autres régions, à commencer par le Sud-Ouest », précise Serge Palumbo.
Un bon début.
Le pharmacien est bien entendu libre du choix des produits qu’il propose dans son distributeur de para : des produits de premier secours, pour bébés (couches, biberons, sérum…), de soins ou d’hygiène (déodorant, lingettes nettoyantes, fils dentaires, gel lubrifiant…), mais aussi des tensiomètres ou des boules Quies.
Le premier bilan, après un mois d’utilisation (de fin juillet à fin août), est satisfaisant malgré un petit souci avec le système de paiement par carte bleue. « Nous pensions que c’était un problème de connexion, en fait il fallait simplement changer la carte-mère… Nous allons ainsi voir de combien le chiffre d’affaires progresse grâce à la carte bleue », relativise le titulaire de la pharmacie. « Nous étions partis sur une base de 700 à 800 euros par semaine et en un mois nous avons enregistré 1 400 euros avec le seul paiement en espèces, ce n’est pas mal pour un début », Du côté des produits, une remarque : ceux qui ont le mieux marché sont les produits d’hygiène intime, les préservatifs fantaisie, mouchoirs, brosses à dents et dentifrices, les produits pour bébés et les sticks à lèvres. Il ne reste plus maintenant qu’à remplacer les produits d’été par ceux de rentrée et d’hiver : contre l’acné, les poux, soins hydratants, etc.
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