FACE à l’immensité de la tâche à accomplir en Haïti pour que le pays et sa population retrouvent des conditions de vie décentes et des moyens sanitaires satisfaisants, l’association Pharmacie et Aide Humanitaire (PAH) lance l’opération « Tirelire Haïti ». Plus d’un mois après le séisme, les pharmaciens humanitaires PAH sont toujours sur place (voir notre précédente édition) et ont dû renforcer leurs équipes de terrain par plusieurs recrutements. Deux équipes sont à pied d’œuvre, l’une dans la région des Cayes, l’autre à Port-au-Prince. Si la France fait partie des pays ayant interdit l’utilisation à des fins humanitaires de médicaments non utilisés (MNU), ce n’est pas le cas de la plupart des États. Les pharmaciens PAH passent ainsi beaucoup de temps à trier les dons de médicaments qui arrivent principalement du Mexique, de la Bolivie et des Philippines. Mais la majorité est inutilisable car sans notice ou accompagnés d’une notice rédigée en langue étrangère, périmés ou trop proches de la péremption.
Les pharmaciens humanitaires s’inquiètent de la situation plus d’un mois après le séisme, peu évolutive en termes sanitaires, et continuent à se consacrer à des actions d’urgence. L’arrivée de la saison des pluies, alors même que rien n’est reconstruit et que la population dort sous des tentes ou des morceaux de tôle ondulée, leur fait craindre de nouveaux problèmes sanitaires, notamment des épidémies possibles et des pathologies comme le paludisme ou la dengue. Ce lourd travail d’urgence devrait durer trois à quatre mois, peut-être davantage, avant que les pharmaciens humanitaires puissent reprendre leurs missions au long cours, engagées bien avant le séisme : mise en place d’une école d’aide pharmaciens et formations, par exemple.
Pour promouvoir les moyens d’agir des pharmaciens humanitaires, les officinaux peuvent placer la « Tirelire Haïti » sur leur comptoir, offrant ainsi à leurs patients-clients l’occasion de contribuer aux actions en faveur des Haïtiens.
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