Le Quotidien du pharmacien.- Pensez-vous que les adjoints puissent au sein de l’équipe officinale jouer un rôle moteur dans la délivrance de biosimilaires ?
Christine Caminade. Oui. Il y a une très forte attente des patients envers leurs pharmaciens, qu’ils soient titulaires ou adjoints, avec lesquels une relation forte existe. Aujourd’hui, un patient sur trois ne sait pas qu’il suit une biothérapie ou ignore ce qu’est un biomédicament. La moitié d'entre eux reçoivent des biosimilaires sans qu’ils le sachent. L’Observatoire national des biosimilaires (ONB) a mené une enquête auprès des patients qui montre que 77 % des sondés souhaitent que le pharmacien les accompagne dans cette quête d’information. La majorité des patients ne rejette pas les biosimilaires, au contraire, mais doit être mieux informée quant à ces traitements. Les pharmaciens adjoints, de par leur proximité avec les patients, sont les mieux placés. Mais tout ceci nécessite de mettre à jour leurs connaissances, car nous sommes ici sur des thérapeutiques innovantes.
Une formation préalable vous semble donc nécessaire pour une bonne dispensation des biosimilaires ?
Indispensable. Les pharmaciens sont le contact principal des patients, et pour leur délivrer des biosimilaires, ils doivent bien les connaître. Nous l'avons vu ces dernières années, les missions des pharmaciens évoluent sans cesse et impactent toujours les adjoints. À chaque fois, ils ont fait l’effort de se former. Pour les biosimilaires, cela implique une formation sur le savoir, mais aussi le savoir-faire et le savoir être. Connaître les informations est important, mais savoir les communiquer l’est tout autant. Il faut que le pharmacien adjoint coordonne son discours avec le médecin traitant et prescripteur, l’infirmier et les autres professionnels de santé. Éviter les clichés, les partis pris ou les hésitations pour maintenir une homogénéité dans les messages du prescripteur à la pharmacie. Tout ceci ajoute à la confusion du patient, alors qu’il faut le rassurer. C’est pour toutes ces raisons qu’une formation est indispensable pour tout pharmacien qui souhaite délivrer des biosimilaires.
Quels types de formation allez-vous proposer ?
Notre référentiel de formation, présenté au congrès de la SFSPO (Société francophone des sciences pharmaceutiques officinales), Spot pharma, a été élaboré avec la participation de toutes les parties concernées : les prescripteurs, les patients, les praticiens infirmiers, les pharmaciens et les préparateurs. Je crois beaucoup à la valeur du travail en commun et des réflexions partagées avec des associations de patients. Notre outil de formation comprend des vidéos, des cours en présentiel et à distance, des tutoriels, des chiffres, des supports médias, et des quiz afin d’apprécier la progression des personnes formées. Ce sont des outils qui sont encore amenés à évoluer en fonction des retours et de l'expérience des utilisateurs. Nous espérons le sortir entre début décembre et début 2022, même si cela dépendra également de la mise en place du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
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