L’adoption de la loi El Khomri n’est nullement une victoire pour le gouvernement. Le texte va maintenant au Sénat qui s’efforcera de rétablir son contenu initial, plus utile à l’emploi que le « compromis » établi par le gouvernement. Si l’opposition virulente qui s’est manifestée au sein des élus PS à l’Assemblée est sincèrement liée au projet amendé, elle frisera l’hystérie au cas où le Sénat, où la majorité est de droite, retournerait à la première mouture. D’ici à l’été, Manuel Valls va devoir se battre presque quotidiennement contre une fraction du parti socialiste et contre l’extrême gauche ; il se gardera bien d’engager de nouvelles réformes car il ne peut pas se payer le luxe de déclencher une crise chaque semaine ; le quinquennat s’arrête donc sur la crise de la majorité. Elle ne sera résolue ni par la négociation ni par la force. La tentative de Jean-Christophe Cambadélis, le Premier secrétaire du PS, de faire comparaître les 24 élus socialistes qui ont tenté de déposer une motion de censure « de gauche » est vouée à l’échec et n’est d’ailleurs pas prise au sérieux par les intéressés : ils savent que le président de la République préfère la synthèse à la sanction et qu’il n’a pas les moyens de jeter de l’huile sur le feu.
Pour Hollande, une autre catastrophe.
La « crise du 49/3 », dans laquelle Manuel Valls, n’écoutant que sa colère, s’est jeté avec précipitation va bien au-delà d’un épisode à la fois surprenant et grotesque de la vie tourmentée de la gauche. Elle est, comme l’avait dit il n’y a pas si longtemps le Premier ministre, menacée de mort. La hargne avec laquelle les frondeurs jugent la politique du Premier ministre a balayé à peu près toutes les balises institutionnelles qui, en général, font qu’une majorité marche cahin-caha dans une harmonie superficielle. Pas de godillots au PS. C’est à qui exprimera sa différence et qu’importe si la gauche est en perdition.
Pour François Hollande, la séquence de la loi travail est une catastrophe. Elle met en relief son impuissance, elle souligne l’énorme contradiction historique entre ses promesses de campage et la réalité de la France qu’il avait à gérer, elle jette l’idéologie socialiste dans le pire des archaïsmes alors que toute l’Europe s’est engagée, et souvent avec succès, dans ces réformes que le chef de l’État a d’abord ignorées pour ensuite comprendre qu’elles sont indispensables. Ce que montre la fronde d’une partie de la gauche, c’est que François Hollande n’est pas l’homme de la situation. Il a cru pouvoir changer de cheval au milieu du gué, il est en train de se noyer : il n’y a aucune adéquation entre sa majorité et ses réformes. Il ne peut pas les mettre en œuvre.
Or la France n’a pas un an à perdre. Les frondeurs et leurs amis peuvent dire ce qu’ils veulent, leur résistance, qu’ils croient héroïque, ne fait que retarder des changements inéluctables, et qui seront encore plus impopulaires s’ils arrivent tard. La formidable levée de boucliers à laquelle nous assistons n’est pas autre chose qu’un exercice national dans le ridicule. Les jeunes rejettent une réforme qui devait faire sauter les verrous les empêchant d’accéder au marché de l’emploi ; les syndicats s’accrochent à des idées anachroniques qui n’ont cours nulle part sauf en France ; la CFDT aurait bien voulu passer un compromis, mais le pouvoir a travaillé avec une telle brutalité qu’elle a été contrainte de faire machine arrière ; pendant ce temps, des révolutionnaires au petit pied, mélange de filous et de casseurs, essaient de voir si on ne peut pas refaire mai 68 en 2016 ; des étudiants, qui ne savent même pas ce qu’il y a dans la loi et critiquent des dispositions entretemps annulées, font du pouvoir leur épouvantail comme s’il y avait, dans les convictions populaires, de quoi mettre en place des politiciens plus à gauche. La gauche est très largement minoritaire, elle en souffre tant que ses cris de douleur prennent la société à témoin, et tout ce que cela nous dit, c’est qu’il est temps de mettre le holà à cette invraisemblable mascarade.
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