Étudiant en pharmacie âgé d’à peine 20 ans, Benedikt Bühler est déjà l’une des figures les plus en vue de la profession : depuis près de deux ans, il se bat à coups de pétitions et d’actions spectaculaires contre les ventes en ligne des médicaments de prescription. Il vient de déposer plus de 410 000 signatures au Bundestag, le Parlement fédéral, au cœur de Berlin.
Lundi 27 janvier, l’étudiant et ses proches ont remis ces documents authentifiés et vérifiables à la commission des pétitions du Bundestag, faisant tomber au passage le record national de signatures pour une pétition adressée au Parlement allemand. Événement rare, le ministre de la Santé en personne, Jens Spahn, a assisté à cette remise et dialogué ensuite avec l’étudiant et plusieurs députés. Fils d’un pharmacien d’officine de Karlsruhe, non loin de la frontière française, Benedikt Bühler voit dans ces ventes en ligne une menace majeure non seulement pour la santé des patients, mais aussi pour l’avenir des pharmacies – et donc y compris pour le sien. Avec un enthousiasme infatigable, il multiplie les actions spectaculaires pour se faire entendre, et a souvent pris la parole non seulement dans tous les médias, mais aussi devant les parlementaires et le gouvernement. Il y a quelques mois, il avait déjà organisé, sur le même thème, une pétition en ligne qui avait elle aussi battu tous les records nationaux de signatures.
Son dynamisme militant lui vaut le soutien d’une large proportion de pharmaciens d’officine… mais pas celui de l’ABDA, l’association faîtière officielle des 20 000 pharmacies allemandes. Cette dernière estime que ce combat est perdu d’avance. Elle considère en effet que si l’interdiction de ces ventes reste « la réponse la plus souhaitable », elle est malheureusement inapplicable en raison des contraintes du droit européen.
L’ABDA a donc choisi, dès la fin de 2018, de retirer sa demande d’interdiction des prescriptions en ligne en échange d’une évolution plus globale des conditions d’exercice et de rémunération, qu’elle négocie actuellement avec Jens Spahn. Cette attitude reste très critiquée par une grande partie des officinaux, mais aussi par plusieurs Ordres et syndicats régionaux qui, pour cette raison, se sont désolidarisés de l’ABDA. La remise des pétitions au Bundestag et les suites du débat qui a suivi ne changeront sans doute pas la donne, mais confirment la popularité croissante du jeune étudiant en pharmacie, bien décidé à poursuivre son combat pour parvenir à ses fins.
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