Une pharmacienne connectée

Camille Freisz imagine votre Web officine

Publié le 19/06/2014

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Camille Freisz est une jeune pharmacienne dynamique, passionnée par l’officine et les nouvelles technologies. En 2013, à 29 ans, elle décide de fonder sa propre entreprise, Valwin, qui propose aux pharmaciens de créer un site qui leur ressemble.

Une jeune diplômée à l’ère de l’e-pharmacie
Crédit photo : dr

COMMENT imaginez-vous le site de votre pharmacie : un espace qui vend seulement des médicaments ? Ou un site dynamique, personnalisé, utile au patient ? Qui présente des fiches complètes sur les médicaments, des vidéos conseils pour les patients ? Avec un onglet pour qu’ils puissent déposer leur ordonnance à préparer ? C’est ce que propose Camille Freisz aux pharmaciens : créer un site qui leur ressemble. « Cela manque aujourd’hui sur le Web : les sites conçus pour les officinaux s’apparentent trop à des sites commerciaux. Alors que le pharmacien a tant d’autres missions : le conseil, l’éducation thérapeutique… », regrette la jeune pharmacienne.

Cette constatation, Camille Freisz se l’est forgée durant ses études de pharmacie et durant sa première expérience professionnelle. Pendant ses années fac à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), elle travaille déjà dans des pharmacies de tous horizons, mais aussi chez Vidal dans le cadre de missions junior étudiant : « j’ai fait du phoning, j’ai vendu Vidal officine en pharmacie, j’ai représenté l’entreprise à Pharmagora et lors de salons dentaires », évoque Camille Freisz, qui, de par son entrain et sa curiosité, se voit proposer un poste chez Vidal, alors qu’elle était encore en cinquième année de pharmacie. Face à l’intérêt de la proposition, la presque pharmacienne ne peut refuser. D’autant plus que le rayon des dictionnaires médicaux, c’est une histoire de famille : son père a édité le « Dictionnaire Freisz d’articles médico-chirurgicaux et de pansements » dans les années 1980 avant de disparaître tragiquement dans un accident de voiture alors que Camille n’avait que quatre ans. Travailler chez un grand éditeur médical, cela ne se refusait donc pas. La jeune femme vit alors une 6e année assez « rock’n’roll », entre cours à la fac, travail chez Vidal, et thèse ! Chez l’éditeur, elle apprend les ficelles de l’informatique, s’intéresse à la sécurisation des données, et, à force de rencontres et de réflexions, elle comprend de quels sites ont besoin les officinaux.

Ainsi, Camille Freisz mûrit son projet et décide en octobre 2013 de se lancer à fond dans l’aventure pharmaceutico-informatique. Elle quitte Vidal et fonde Valwin avec Jonathan Winandy, ingénieur centralien. Un mois plus tard, ils sont rejoints par deux autres ingénieurs. L’objectif premier de Valwin est de proposer aux pharmaciens de créer leur site Internet avec toutes les fonctionnalités qu’ils désirent et de les accompagner de A à Z dans les démarches administratives (CNIL, dossier ARS, Ordre), le tout étant validé par l’avocat de la société. « Outre la vente en ligne de médicaments OTC et parapharmacie, tout un panel d’outils pour le patient peuvent être développés : des fiches médicaments réalisées en partenariat avec Vidal détaillant les indications, posologies, effets secondaires, des fiches pathologie, des vidéos expliquant comment utiliser un stylo injecteur ou un inhalateur, de l’actualité médicale, la possibilité de prise de rendez-vous avec son pharmacien pour un entretien pharmaceutique… Par ailleurs, le site dispose également d’un espace réservé aux professionnels de santé, afin que médecins, pharmaciens, infirmières, kinésithérapeutes, etc., puissent communiquer entre eux », explique la pharmacienne, qui ne souhaite pas s’arrêter là. « Demain, nous espérons pouvoir proposer de la télé pharmacie, des serious games (jeux éducatifs de santé), et même créer de véritables réseaux de coordination entre professionnels », s’enthousiasme-t-elle.

À ce jour, quatre pharmaciens ont confié la réalisation de leur site à Valwin, à Charenton (Val-de-Marne) et Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). « Notre objectif est d’ouvrir 30 à 50 sites avant la fin de l’année », espère Camille Freisz, qui a déjà visité une quarantaine d’officines aux quatre coins de la France. « Dans la majorité des cas, les pharmaciens sont très intéressés, mais parfois, pas encore prêts à sauter le pas ». Pourtant, depuis la publication des décrets sur la vente en ligne, en décembre 2013, ils n’ont plus qu’à se lancer… En étant bien accompagnés.

CHARLOTTE DEMARTI