Le Quotidien du pharmacien. — Que vous inspire la décision de la Cour d’appel de Versailles qui vient de trancher en faveur de Doctipharma ?
Stéphanie Barré.- Je suis ravie… et soulagée. Cette décision du 12 décembre 2017 est historique pour le secteur de la pharmacie en ce qu’elle vient reconnaître le travail effectué par Doctipharma et ses partenaires. Elle démontre surtout que les reproches de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) sont infondés. Contrairement à ce que nos détracteurs ont voulu faire croire, nous avons toujours cherché à accompagner les pharmaciens et non à nous substituer à eux. Aussi le jugement du tribunal de commerce de Nanterre nous avait-il paru inepte et injuste ! Mais c’est de l’histoire ancienne et nous pouvons aujourd’hui préparer sereinement l’avenir.
L’UDGPO s’est pourtant pourvu en cassation ?
Cette nouvelle phase procédurale ne nous inquiète pas car nous avons désormais la certitude que le bien-fondé de notre démarche a été compris. En outre, ce pourvoi nous apparaît comme une tentative désespérée de l’UDGPO pour ne pas perdre la face, puisqu’il vise à faire annuler la décision de la cour d’Appel de Versailles à partir d’un vice de forme. Nos adversaires reconnaissent donc, au moins implicitement, que nous avons raison sur le fond. Aussi suis-je confiante sur l’issue ; d’autant que les dirigeants de l’UDGPO sont loin d’être les mieux placés pour défendre la pharmacie française…
Comment envisagez-vous l’avenir ?
Notre stratégie est claire. Doctipharma est la filiale d’un site d’information sur la santé et le bien-être, Doctissimo, qui est financé par la publicité. Notre objectif est donc de compléter cette offre première en proposant des services en ligne aux clients-patients à l’instar de MonDocteur, qui est un site de prise de rendez-vous en ligne. Doctipharma entend ainsi permettre aux pharmaciens de développer des sites e-commerce en mettant à leur disposition un savoir-faire bâti à la fois sur le développement, l’hébergement, le référencement et la gestion d’un catalogue produits.
Pour vendre des médicaments ?
C’était notre objectif et c’est dans cette optique que le projet avait été développé sur la base de l’arrêté de bonnes pratiques, publié à l’été 2013. Dès lors que les pharmaciens auront obtenu, auprès de leurs ARS respectives, l’autorisation d’ouvrir leur site e-commerce, rien ne nous interdit désormais de nous engager dans la vente en ligne de médicaments sans ordonnance. D’autant que l’indépendance des sites ouverts par les pharmaciens est désormais reconnue. Et c’est logique, puisque la commande est passée entre le patient et le pharmacien, quand bien même l’accès se ferait par une entrée unique. Nous allons toutefois prendre le temps de la réflexion.
Concrètement, quelle forme va prendre votre offre ?
Nous avons travaillé avec notre partenaire historique, PHR, pour mettre notre plateforme à disposition du groupement en marque blanche. Nous allons donc poursuivre dans cette direction. Mais sans exclusivité. Nous sommes ainsi en pourparlers avec d’autres groupements, locaux et nationaux et sous enseigne ou non, afin de proposer à la fois une solution « click and collect only » qui permet une commande sur Internet mais oblige le patient à passer au comptoir pour retirer le produit ; ou bien un site vitrine qui présente l’officine sur la toile sans visée de commerce. C’est donc une fusée à plusieurs étages qui est proposée aux pharmaciens, y compris indépendants, pour développer les ventes en ligne avec, en sus, la possibilité de choisir l’application « envoi ordonnance » qui permet aux patients de gagner du temps lorsqu’il passe à l’officine. Cette fusée à plusieurs étages contribuera à préserver le marché français des pharmacies étrangères.
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