Actuellement, les vaccinations contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont obligatoires. Or ces valences sont associées à d’autres, recommandées. Une situation inacceptable pour les militants anti-vaccins qui avaient saisi le Conseil d’État sur la question. Et celui-ci leur a récemment donné raison (« le Quotidien » du 16 février).
L’instance a en effet considéré que, « la loi, qui n’impose que trois obligations de vaccinations, implique nécessairement qu’il soit possible de s’y conformer ». Du coup, les pouvoirs publics ont six mois pour mettre à disposition des patients un vaccin contenant seulement les trois valences obligatoires DTP. Près de 6 pharmaciens sur 10 y sont d’ailleurs favorables, selon une enquête réalisée sur notre site Internet lequotidiendupharmacien.fr. À l’inverse, 21 % y sont opposés, tandis que 20 % estiment que le débat est « plus compliqué que ça ».
Pour Marie-Antoinette, proposer un vaccin regroupant seulement les valences DTP est « juste du bon sens entre ce qui est obligatoire et ce qui est facultatif ». Le Dr Gnon ne dit pas autre chose : « Si seuls 3 sont obligatoires, on doit pouvoir les avoir sans autre chose, explique-t-il. Avoir le choix pour le patient est une obligation éthique au moins théorique. » Avis partagé par Laurianne qui estime que « si tout est obligatoire, tout associer est bien plus simple, si rien n'est obligatoire, il faut uniquement des valences uniques pour que les patients aient le choix de ne se vacciner que contre ce qu'ils jugeront "utile". » Toutefois, craint notre consœur, le risque est de permettre « à des maladies qui devraient être éradiquées de faire des épidémies ».
Qui sera responsable ?
« Nous allons revoir certaines maladies qui avaient disparu » et « avoir des cancers pour lesquels il existe des préventions », déplore également Jean Benoît, un médecin internaute. « Quel bon moyen de relancer les épidémies de coqueluche ! », s’emporte Anne, tandis qu’Hervé pointe les mauvais choix des « technocrates qui nous dirigent ». « Cette proposition molle va alimenter le discours des "anti-vaccins" minoritaires qui parlent beaucoup plus fort que les "pro-vaccination" majoritaires, souligne-t-il. Il ne faut pas céder au découragement et à l'obscurantisme. »
« Le problème, c'est qu'après avoir parfois déployé des trésors de patience et de diplomatie de notre part, la conclusion qui va s'imposer auprès de certains publics c'est : puisque ce n'est pas obligatoire, c'est que ça ne sert à rien ou que c'est dangereux », augure Françoise, elle aussi médecin, qui anticipe déjà les reproches de ceux qui diront « vous auriez pu me dire qu'une méningite ça pouvait être grave ». Alors, lance-t-elle, qui sera responsable ? Les médecins ? Les laboratoires pharmaceutiques ? Les pharmaciens ? Ou les pouvoirs publics ?
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