LE RÉSULTAT est sans appel : 80 % des officinaux disent « non » à la vente de médicaments sur Internet, selon l’enquête réalisée sur notre site Quotipharm.com*. Une pétition, accessible à l’adresse www.qdn.fr, a, elle, déjà recueilli près de 5 000 signatures. Dans leur grande majorité, les pharmaciens ne veulent pas du commerce en ligne de médicaments. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) reste ainsi convaincue que « le commerce électronique de médicaments est incompatible avec le face-à-face avec le patient, meilleur moyen d’assurer le dialogue nécessaire à son accompagnement et d’éviter tout phénomène de surconsommation ». La FSPF estime également que « la vente par correspondance au profit de quelques officines comporte le risque de mettre en difficulté des pharmacies de proximité, avec un risque d’apparition de déserts pharmaceutiques et une remise en cause de la disponibilité de l’ensemble des médicaments, particulièrement en zone rurale ».
« L’OMS, organisation mondiale de la santé, dénonce le fait que le circuit de la vente de médicaments sur Internet, et par toute autre sorte de correspondance, favorise les contrefaçons », ajoute le syndicat des pharmaciens de Champagne-Ardenne, qui invite carrément la population à la plus grande prudence et déconseille l’achat de tout médicament sur la Toile. Car, comme la FSPF, les pharmaciens de la région Champagne-Ardenne estiment que « la volonté de limitation des contrefaçons par un encadrement de la vente à distance est illusoire, le moyen le plus sûr d’éviter l’entrée de médicaments falsifiés en France étant de ne jamais faire l’acquisition de médicaments sur Internet ».
La FSPF demande à la ministre de la Santé de défendre auprès des instances européennes la possibilité pour les États membres d’interdire, dans un souci de santé publique, toutes ventes de médicaments par correspondance.
Tout en rappelant que l’Ordre ne peut qu’être respectueux de la loi, l’instance pointe les risques majeurs du commerce électronique de médicaments : impossibilité d’accès au dossier pharmaceutique du patient, surconsommation, menace sur la confidentialité et contrefaçons. « Ce ne sont pas les médicaments proposés en ligne par les pharmaciens qui seront contrefaits, ce sont les pharmacies qui seront falsifiées, met en garde sa présidente, Isabelle Adenot. La prolifération de sites vendant tout et n’importe quoi en matière de santé et parapharmacie, sous des dehors pseudo-pharmaceutiques, met en danger les patients qui ne se repéreront pas dans cette jungle électronique. Tous les labels peuvent être falsifiés. » Elle ajoute : « L’autorisation de vente en ligne était peut-être juridiquement inéluctable mais elle est sanitairement inopportune et dangereuse pour la santé publique, aussi longtemps que ces périls ne seront pas jugulés. L’Ordre se battra pour qu’ils le soient. »
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