Dans un entretien accordé à plusieurs médias allemands, le président du groupe suisse Zur Rose, Walter Oberhänsli, estime que les ordonnances électroniques vont marquer le vrai décollage des prescriptions en ligne, qui atteignent pour le moment péniblement 1,3 %.
Leader européen de la pharmacie en ligne, notamment à travers Doc Morris, il voit dans l’autorisation de ces ordonnances « une chance comme il en arrive une seule fois dans une vie », car elles mettront enfin « la pharmacie à la portée d’un clic » en supprimant l’inconvénient de l’envoi d’une ordonnance papier. En se basant sur les expériences suisses et suédoises (voir ci-dessous), M. Oberhänsli juge « tout à fait possible » de s’emparer de 10 % du marché allemand des médicaments dans les années à venir. Il suggère toutefois aux pharmacies classiques de « travailler avec lui » et souhaite notamment leur proposer de figurer sur des plateformes adossées à son groupe, à l’image des « shops » d’Amazon, ce qui leur permettrait d’élargir leur offre… tout en faisant « front commun » face à l’expansionnisme du géant américain.
Une révolution dans la distribution du médicament
Loin de rassurer les officinaux, une étude présentée au même moment par le bureau d’études de marketing « Dr Kaske » estime, elle aussi, que le couplage des ordonnances électroniques et des ventes de prescriptions en ligne va révolutionner la distribution du médicament.
En se basant sur trois hypothèses de travail tenant compte de la mise en place, ou non, de mesures de soutien aux officines classiques, de rabais sur les prix et de restrictions à la vente en ligne de certains produits, cette étude estime que le nombre d’officines pourrait tomber, en 2030, à 15 000 dans l’hypothèse la plus favorable pour ces dernières, voire à 14 000 ou même 12 000 dans les deux autres cas, soit une perte maximale de plus de 7 000 officines en dix ans, c’est-à-dire deux par jour tous les jours.
Des chiffres « apocalyptiques » pour la profession, qui va devoir rapidement trouver des parades face à une telle menace, alors même que le gouvernement, au grand dam des pharmacies, persiste dans son refus d’interdire les ventes de prescriptions en ligne, et ce avec ou sans rabais.
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