LES SYNDICATS d’officinaux et la Direction générale de la santé (DGS) travaillent actuellement à l’élaboration d’un arrêté de bonnes pratiques de dispensation des médicaments, prescrits ou non. Les règles encadrant la vente de médicaments sur Internet y seront intégrées. « L’arrêté de bonnes pratiques devait être pris depuis longtemps, indique Philippe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Comme celui sur Internet a été retoqué par le Conseil d’État, on fait d’une pierre deux coups. »
En pratique, le projet d’arrêté envisage une évolution du métier avec toujours plus de qualité. Une orientation à laquelle adhère la FSPF. En revanche, le syndicat refuse d’aller dans cette voie sans contreparties. « Il est absolument hors de question pour nous que tout nouveau travail demandé à la pharmacie d’officine ne soit pas accompagné d’une rémunération », prévient Philippe Besset. Le vice-président de la FSPF s’oppose notamment au principe d’étendre sur l’ensemble de l’amplitude horaire d’ouverture des officines la présence du nombre de pharmaciens requis en fonction du chiffre d’affaires de la pharmacie. Par exemple, a-t-il calculé, une officine parisienne ouverte 24h/24 réalisant 9 millions d’euros de chiffre d’affaires devrait embaucher pas moins de 51 diplômés ! Au total, il estime que si ce texte, par ailleurs « très bon », était appliqué en l’état, il coûterait plus d’un milliard d’euros à la pharmacie française. « Oui à une augmentation progressive de la qualité de l’acte pharmaceutique, mais cela doit être corrélé à une économie qui puisse permettre à l’ensemble des officines de le faire », conclut Philippe Besset.
De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) met en garde contre la création éventuelle de plateformes logistiques pour la vente de médicaments en ligne. Son président, Gilles Bonnefond, parle d’une « sous traitance » qui risquerait de remettre en cause le monopole de dispensation des médicaments à l’officine. À suivre.
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