La e-santé et le e-commerce ont déjà fait leur entrée dans les pharmacies.
L’e-santé est « l’ensemble des nouvelles technologies appliquées à la santé », selon la définition de l’OMS. Dans les pharmacies, elle se décline en différents outils et actions : dossier pharmaceutique, bornes interactives, vente de médicaments par Internet, vente d’objets connectés. Voici en quelques points les e-services que le pharmacien peut proposer.
1/ Le dossier pharmaceutique (DP)
Un des e-services proposés par la quasi-totalité des officines françaises, c’est le dossier pharmaceutique (DP). Selon l’Ordre, 99,2 % des pharmacies sont raccordées au dispositif (données de juillet 2015). Le DP permet aux pharmaciens visualiser l’historique des médicaments qui ont été dispensés à un patient au cours des quatre derniers mois (durée étendue aux trois dernières années pour les médicaments biologiques et aux vingt et une dernières années pour les vaccins), lorsque la carte Vitale a été présentée. Ainsi, le pharmacien peut s’assurer que les médicaments pris ne font pas double emploi, ou qu’il n’y a pas d’interaction médicamenteuse. Attention : il faut demander l’accord du patient pour toute création de DP.
2/ La pharmacie virtuelle
Tout pharmacien peut ouvrir une pharmacie en ligne. Cette dernière peut proposer – ou pas – la vente en ligne de médicament. Sans la vente en ligne, la pharmacie virtuelle est une vitrine qui permet de présenter son équipe, de donner ses horaires, sa géolocalisation, de mentionner les pharmacies de garde, de signaler les services à l’officine (entretiens AVK et asthme, MAD, phytothérapie, aromathérapie…) et sera l’occasion de mettre en place certains e-services. Cela peut être l’accès à un agenda électronique pour une prise de rendez-vous, les envois d’ordonnances scannées, les déclarations d’effets indésirables, un carnet de vaccination électronique, etc.
3/ La vente en ligne
Plus complexe, l’e-pharmacie peut aussi proposer de la vente en ligne. Toutefois, peu d’officines ont créé leur site marchand : l’Ordre recense 301 pharmacies en ligne proposant la vente de médicaments et de parapharmacie, soit 1,3 % des pharmacies. Pour créer son site, plusieurs options s’offrent au pharmacien : soit développer un site conçu spécifiquement pour son officine par une agence Web (comptez un minimum de 20 000 euros, mais souvent beaucoup plus) ; soit opter pour un site clé en main proposé par une agence Web (avec des abonnements avoisinant les 300-400 euros par mois), ou encore, faire héberger son site par une plateforme (le pharmacien reversera alors 10 à 15 % de ses ventes à l’hébergeur). Aussi, quelques formalités devront être réalisées (dépôt et achat du nom du site, déclaration auprès de la CNIL, agrément de l’ARS) avant de se lancer dans l’aventure Web.
Cependant, quelle que soit la solution choisie, il faut se poser la question de la rentabilité la vente en ligne de produits. « L’e-commerce de médicament se heurte à un cadre réglementaire restrictif, à un scepticisme des pharmaciens et à une demande aujourd’hui relativement limitée. Mais les usages peuvent évoluer rapidement », analyse Emmanuel Seve, directeur d’étude Precepta (groupe Xerfi). Ainsi, au final, peu de sites sortent leur épingle du jeu, et il s’agit de sociétés qui ont beaucoup investi pour faire une plateforme d’e-commerce performante : « une dizaine de sites font 95 % du business », déclare Cyril Tetart, titulaire de la pharmacie du Bizet à Villeneuve d’Asq (Nord), fondateur du site Lasante.net et président de l’Association française des pharmacies en ligne. Pour ces sites désormais prospères, la vente en ligne est vite devenue un métier à part entière. « Il faut avoir un stock suffisant, penser au bon référencement sur les moteurs de recherche, avoir de la visibilité sur les réseaux sociaux. Songer aussi à avoir des livraisons irréprochables : sortir les factures, les bons de livraison, gérer les manquants, les attentes les remboursements. Ce qui oblige à avoir du personnel supplémentaire dédié à la vente en ligne », évoque Cyril Tetart.
4/ Les objets connectés
Pilulier électronique, matériel connecté pour la mesure de la pression artérielle, du poids, du rythme cardiaque… les objets connectés de santé ont fait leur apparition sur le marché français. Ainsi, selon une étude de l’IFOP pour le groupe PHR (février 2015), 13 % des Français en possèdent déjà un. Or ce matériel demande une maîtrise technique et une analyse pointure des données statistiques pour accompagner le patient. Des missions pour lesquelles le pharmacien aurait une place à prendre. Le grand public souhaite d’ailleurs ardemment que le pharmacien soit un interlocuteur privilégié dans la vente de produits connectés. 84 % d’entre eux souhaitent être conseillés par leur pharmacien lors de l’achat selon un sondage IFOP/Atol menée en août 2015. Ils aimeraient trouver dans leur officine des objets connectés tels que des tensiomètres (58 %), des lecteurs de glycémie (35 %), des appareils d’analyse du sommeil (30 %), selon le sondage IFOP/PHR. Et comme seulement 10 % d’entre eux estiment pourvoir interpréter seuls les données, ils font une fois de plus confiance aux professionnels de santé (médecin et pharmacien), pour assurer le suivi et l’interprétation des données.
5/ Des applications mobiles à l’officine
Les Français sont également pour la digitalisation des officines. 12 % d’entre eux, selon le sondage IFOP/PHR, souhaitent la présence d’écrans en libre-service au sein des officines pour leur apporter davantage d’autonomie, mais également avoir accès à leur espace digital personnalisé. Ce dernier leur permettrait de renouveler une ordonnance, suivre l’état de leurs vaccinations, avoir accès à leur dossier médical en ligne, mettre à jour leur carte Vitale… Ils sont également favorables à ce qu’on les avertisse par SMS ou e-mail de la préparation de leur commande (83 %), comme le font déjà certains commerces.
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