« Douleurs abdominales ou dorsales, acné ou autre problème de peau, tension des seins, maux de tête, migraine, pertes vaginales, dépression, nervosité, baisse de la libido, nausées, prise de poids, œdèmes… » Tels sont quelques-uns des effets indésirables présents dans le résumé des caractéristiques produit du stérilet Mirena (Bayer). Problème, cette liste ne serait pas suffisamment prise au sérieux par les prescripteurs. Ce sont des patientes mécontentes qui ont les premières tiré le signal d'alarme. Selon elles, les effets indésirables du dispositif intra-utérin font l'objet d'une véritable omerta de la part des gynécologues.
Class action
Prescrit pour traiter des règles trop abondantes et comme moyen de contraception, le stérilet du Laboratoire Bayer qui, une fois inséré dans l’utérus de la patiente, libère pendant cinq ans du lévonorgestrel, aurait des effets secondaires inattendus chez certaines de ses utilisatrices. Vertiges, irritabilité, anxiété, fatigue, alopécie, saignements, durant les rapports sexuels, crises d’angoisse, kystes ovariens font ainsi partie des symptômes décrits par les femmes. Aux États-Unis, des patientes se disant victimes de perforations de l'utérus liées au port du stérilet avaient déjà saisi la justice en 2013 par le biais d'une class action. Et une nouvelle action de groupe serait actuellement menée autour de plusieurs cas de tumeurs et d'hypertension cérébrale causées par Mirena.
Un groupe Facebook
En France, plusieurs blogs santé et de magazines féminins (« Marie-Claire ») ont recueilli quantité de plaintes des utilisatrices de Mirena, à tel point qu'une partie d'entre elles s’est regroupée dans un groupe Facebook baptisé « Victimes du stérilet Mirena ». Celui-ci invite les femmes à signaler tout problème avec le stérilet à l’ANSM. Pour la modératrice de ce groupe, l'objectif est clair : « Cette démarche de déclaration de pharmacovigilance à l’ANSM est très importante, puisqu’à partir d’un certain nombre de déclarations sur tout le territoire, l’agence est obligée de déclencher une réévaluation du dispositif », explique-t-elle. Objectif semble-t-il atteint puisque l'ANSM a reconnu par un communiqué du 12 mai qu'elle avait « constaté ces derniers jours une augmentation des déclarations d’effets indésirables susceptibles d’être liés au médicament Mirena (dispositif intra-utérin au lévonorgestrel) ». Pour autant, précise-t-elle, « les effets indésirables déclarés font l’objet pour la plupart d’une information dans la notice destinée aux patientes ». L'agence française se dit néanmoins « attentive à cette augmentation des déclarations et à l’apparition de nouveaux signaux qui font actuellement l’objet d’investigations ».
Dans le même temps, l'autorité sanitaire rappelle l’importance de respecter les recommandations d’utilisation, ainsi que l’obligation d’information des patientes par les professionnels de santé.
Quant à l’Agence européenne des médicaments (EMA), elle a engagé une évaluation du dispositif dont les conclusions devraient être connues en juin.
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