Automédication

Les Français attendent des « services » plutôt que des prix

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Publié le 22/10/2018
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Comme le révèle une enquête Harris Interactive, les Français ont intégré l’automédication dans leurs habitudes. Reste à convertir cette pratique mature au profit de l’officine, en l’adaptant aux nouveaux modes de consommation.
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Il y a urgence pour le pharmacien à se positionner comme référent de l’automédication. En effet, bien que plus d’un Français sur cinq estime que son recours à l'automédication augmentera dans les années à venir, le pharmacien n’est paradoxalement toujours pas identifié comme interlocuteur de référence. Comme le révèle une enquête Harris Interactive publiée le 18 octobre*, aujourd’hui, moins de six Français sur dix (59 %) recherchent le conseil du pharmacien en matière d’automédication et 49 % pensent que le digital doit avoir toute sa place dans l’automédication ; 22 % d’entre eux sont d’ailleurs sensibles à la publicité pour ces produits.

Le consommateur Français a du reste les idées bien arrêtées en ce qui concerne sa propre prise en charge de ses pathologies ORL de l'hiver et de ses douleurs. Ils sont 71 % à se déclarer favorables à la vente à l’unité, 76 % même préconisent la vente en dosette « pour éviter la surconsommation et le gaspillage » et 58 % souhaiteraient des boîtes contenant des quantités moins importantes. Côté galéniques, gélule et comprimé à avaler ont la cote (63 % des suffrages), loin devant les effervescents (14 %), les sirops (8 %) et les orodispersibles (6 %).

Comme en écho à la position de l’Agence nationale du médicament (ANSM), ils portent un regard sévère sur le marché, et se prononcent pour une restriction des gammes. 84 % estiment ainsi qu’il existe trop de médicaments pour un seul symptôme tandis que 87 % considèrent que trop de maux sont couverts par l’automédication.

Le prix n’est pas un critère

Ces patients qui semblent bien maîtriser le sujet peuvent-ils pour autant se passer du conseil de leur pharmacien ? Pas si sûr. Car s’ils sont 30 % à se déclarer en faveur de la vente de produits d’automédication en GMS sans diplômé, la grande majorité (64 %) revendique la présence d’un pharmacien. Mais pour tordre le cou aux arguments de Michel-Edouard Leclerc, le prix n’arrive qu’en troisième position – après le caractère pratique et la facilité — au hit-parade des raisons qui motiveraient l’achat en GMS.

Pour preuve que le service reste un élément différenciant, 41 % souhaiteraient une livraison de médicaments à domicile dans les 24 heures, 51 %, un service de click & collect à la pharmacie. De manière générale, le facteur prix ne semble pas influer sur l’automédication. Les produits d’automédication ne sont caractérisés de « trop chers » que par la moitié des personnes interrogées. Les consommateurs ne devraient cependant pas bouder le facteur concurrentiel, 85 % d’entre eux « ayant conscience que les prix sont variables d’un point de vente à l’autre ».

* Menée fin août, début septembre auprès d'un panel représentatif de 1 000 personnes par questionnaire autoadministré

Marie Bonte
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3467