UN SUCCÈS. La pétition « Je veux que les médicaments restent en pharmacie », lancée début septembre par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a récolté près de 6 millions de signatures de patients, se félicite son président, Gilles Bonnefond. Et toutes les pétitions parvenues au siège du syndicat n’ont pas encore été épluchées. « Michel-Edouard Leclerc a perdu la bataille de l’opinion et de la mobilisation », en déduit le président de l’USPO, soulagé également que la future loi pour l’activité et l’égalité des chances économiques d’Emmanuel Macron ne traite plus de l’officine. Mais toutes les inquiétudes ne sont pas dissipées. « Ma grande crainte aujourd’hui, c’est la vente sur Internet, affirme Gilles Bonnefond. Je vois des actions se mettre en place pour tenter de déréguler le commerce en ligne de médicaments. » Car pour lui, pas question de changer une virgule de l’arrêté de bonnes pratiques actuellement en vigueur, au risque de casser le monopole de dispensation des officines. Un site doit rester obligatoirement adossé à une pharmacie physique. Point.
Le président de l’USPO se dit toutefois rassuré par le discours prononcé par Marisol Touraine à l’occasion de la Journée de l’Ordre des pharmaciens (« le Quotidien » du 27 novembre). En effet, pour la ministre, maintenir les spécialités pharmaceutiques dans le circuit officinal représente un rempart contre les risques de contrefaçon, mais aussi un moyen de réduire la consommation de médicaments. Ce qui, pour Gilles Bonnefond, ne semble donc pas compatible avec une libéralisation de la vente sur Internet. Le leader syndical est également satisfait de ne pas avoir entendu la ministre parler de « médicaments inertes », de ventes de patchs nicotiniques en dehors des pharmacies ou de « toilettage des AMM ». Mais aussi qu’elle ait rappelé son attachement au maintien d’un maillage de proximité. Des propos de bon augure alors que la profession doit entrer en discussion avec Marisol Touraine sur une éventuelle évolution de la vente en ligne, du réseau et des sociétés d’exercice libéral (SEL). Lors de la Journée de l’Ordre, la ministre a d’ailleurs confirmé que son projet de loi de santé contiendra des dispositions en faveur de la simplification des règles d’installation, de transfert et de regroupement d’officine, mais aussi en faveur de l’entrée des jeunes pharmaciens dans le capital des pharmacies.
Autre sujet d’inquiétude pour Gilles Bonnefond : la nouvelle rémunération qui doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain. Or, fait remarquer le président de l’USPO, « aucun des textes nécessaires à sa mise en œuvre n’a encore été publié, toute une série de questions restent en suspens, et les éditeurs de logiciels croisent les doigts pour que tout se passe bien à la date prévue ». « Un décalage du lancement serait salutaire », affirme-t-il. Mais le président de l’USPO préférerait une autre réforme, liant la rémunération à l’acte de dispensation. Avec l’évolution envisagée, « on s’accroche aux volumes, alors que la ministre souhaite les diminuer », regrette Gilles Bonnefond.
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