Comme chaque vendredi matin, l'équipe de la Pharmacie du Marché se retrouve au complet. Tout le monde arrive à 8 h 30, pour une courte réunion d'équipe. Ce rendez-vous hebdomadaire a été instauré par Karine, dès son arrivée en tant que titulaire. Une habitude que JC, son associé, ne comprend toujours pas. Ou fait semblant de ne comprendre.
Pendant 25 minutes, l'équipe évoque différentes situations cliniques et thérapeutiques vécues au cours des derniers jours. L'objectif est de favoriser la communication entre chaque membre, et d'améliorer in fine la prise en charge des patients. Pour Karine, préparateurs et pharmaciens doivent donc avoir les mêmes informations, et ce temps d'échange est essentiel. À la fin de la réunion, Karine avertit :
- La semaine prochaine, nous recevrons le Docteur Breton. Puisque nous sommes à l'heure de l'interprofessionnalité, il viendra discuter avec nous des modalités d'échange médecin/pharmacie en cas de problèmes avec un patient. Pensez-y pour que cette réunion soit constructive.
En entendant prononcer le nom de Frédéric Breton, Juliette donne un coup de coude à son voisin de gauche, Damien. Celui-ci ne bronche pas. Il ne la regarde pas, craignant de déclencher un fou rire. La réunion se termine et tout le monde regagne son poste. Il est 8 h 58 quand Karine débloque la porte d'entrée. Une dizaine de clients entrent.
Posté devant son ordinateur, Julien accueille une patiente retraitée. Il l'a déjà servie. C'est une femme agréable, sympathique et coquette, mais aujourd'hui, son regard exprime une inquiétude, voire une certaine contrariété. Elle tourne la tête à droite, puis à gauche, et se décide enfin à s'approcher du comptoir.
- Je ne viens pas pour mes médicaments, mais je ne sais pas si vous pouvez m'aider. Madame Dupré est occupée, et la petite Juliette aussi…
L'octogénaire se pince les lèvres. Elle n'a pas le choix et finit par expliquer sa requête au jeune stagiaire.
- C'est que, vous voyez, j'ai reçu ce papier de la Mutuelle. On me dit qu'on ne m'enverra plus mes relevés mensuels. Il faut que je les récupère moi-même sur Internet.
La vieille dame s'arrête, comme si l'émotion l'empêchait de parler. Elle reprend, avec un sourire forcé :
- Oui, mais moi, je ne sais pas faire ça. Et puis à la maison, on n'a pas d'ordinateur. Comment je vais vérifier si je ne reçois mes relevés ? Ils se sont déjà trompés, vous savez… Il faut être attentifs avec eux.
- Je peux Madame ? demande Julien poliment avant de se saisir du courrier.
Il parcourt le texte : la complémentaire veut restreindre les envois sous format papier, par souci écologique. Elle souhaite aussi promouvoir l'utilisation de son application.
- Vous avez un téléphone mobile Madame ?
- Oui. Ah ça oui ! Tenez, le voici. Mes petits-enfants me l'ont offert. Ils ont même mis un, un… enfin quelque chose pour voir leurs photos : wasap que ça s'appelle.
La vieille dame continue à parler de ses petits-enfants à Julien. Le jeune homme lui propose de télécharger l'application sur son smartphone et lui explique comment consulter ses factures, ce qui s'avère assez simple. La cliente est ravie.
- Vous êtes vraiment charmant. Merci.
(À suivre…)
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