La société Amazon était présente cette année au salon PharmagoraPlus. Son objectif ? Exposer aux officinaux son offre markertplace, qui permet « à des tiers de vendre sur Amazon en lui faisant profiter de tous les outils de vente dont la plateforme dispose », explique Charlotte Halb, responsable de la marketplace d'Amazon.fr.
Le géant américain a développé 14 marketplaces dans le monde, dont 5 en Europe (France, Italie, Espagne, Allemagne, Grande Bretagne). Elles accueillent plus de 100 millions de visiteurs uniques, dont 28 millions pour la France.
Simplicité, visibilité
Aujourd’hui, « plus de 10 000 TPE et PME basées en France vendent ainsi sur Amazon, dont un peu plus de 200 parapharmacies et pharmacies, annonce Charlotte Halb. Avec cette solution clé en main, les entreprises peuvent vendre en ligne sur un concept simple d’utilisation, tout en bénéficiant d’une forte visibilité. » Le pharmacien peut ainsi développer son activité de parapharmacie et proposer des produits sur toute la France, voire à l’étranger, sans avoir à créer son propre site, lourd à gérer et moins visible. En revanche la marketplace d’Amazon interdit aux pharmaciens, contrairement à un site de pharmacie adossé à une officine physique, de commercialiser en ligne des médicaments sans ordonnance.
En pratique, ouvrir un compte sur la marketplace est simple. Il suffit de cliquer sur « vendez sur Amazon » et de créer son compte client. « Les frais d’abonnement sont de 39 euros par mois, avec une commission de 15 % hors taxes sur le montant TTC du panier. Et nous offrons les deux premiers mois d’abonnement pour ceux qui veulent tenter l’expérience », détaille Charlotte Halb.
Ensuite, le vendeur choisit d’expédier lui-même ses produits ou d’en laisser la logistique à Amazon. Dans ce cas, il confie son stock à Amazon qui se charge des envois et de la gestion et du suivi des commandes (avec un service client 24/24 et 7/7). Le service de stockage est facturé 26 euros/m2 de marchandise et par mois de janvier à septembre et 36 euros/m2 et par mois d’octobre à décembre.
L'expérience de Jean-Philippe
Jean-Philippe, titulaire en Saône-et-Loire, s’est lancé dans l’aventure en janvier 2018. « Au départ j’ai voulu monter mon propre site Internet, témoigne-t-il. Mais la concurrence étant rude, j’ai décidé de passer par Amazon. » Le pharmacien a vu son chiffre d’affaires considérablement augmenter. « Comme je gère l’envoi des commandes, j’ai dû embaucher deux personnes supplémentaires pour en assurer la préparation. Et bientôt, je vais devoir recruter un adjoint car je vais dépasser la tranche de1,3 million de chiffre d’affaires ! », réalise-t-il. Aujourd’hui, Jean Philippe propose un millier de références environ. « Ce sont surtout des best-sellers, mais j’essaye de plus en plus de vendre des références moins proposées, pour me différencier. »
Des inquiétudes
Toutefois, certains pharmaciens s’interrogent sur ce positionnement. La profession a-t-elle intérêt à s’investir dans la vente en ligne, alors que cette activité affecte la fréquentation physique des magasins en dur ? Et qu’au final, les plateformes pourront se passer du pharmacien comme intermédiaire ? Aujourd’hui, la pharmacie est encore protégée de ce phénomène, tout du moins en ce qui concerne la vente de médicaments, très réglementée. Mais qu’en sera-t-il demain dans un monde où les consommateurs sont de plus en plus enclins à se tourner vers la vente en ligne et les services dématérialisés ? La défense de la profession et du monopole n'a jamais été autant d'actualité.
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