Le conseil national de l’Ordre des pharmaciens, et plus récemment l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ont alerté sur l’usage détourné de certains médicaments à des fins récréatives par les adolescents et les jeunes adultes. Ces médicaments sont notamment utilisés dans des cocktails détonants, dénommés « Purple Drank », qui mélangent des sirops renfermant de la codéine, de la prométhazine et du soda.
« Ce sont généralement les spécialités Euphon ou Néo-Codion, Tussipax, Padéryl ou Phénergan (en sirop ou en comprimés écrasés) qui servent à la composition. Autant de médicaments accessibles sans ordonnance. On retrouve d’autres médicaments, comme le dextrométhorphane ou l’association paracétamol-codéine, dont la consommation abusive présente un risque supplémentaire d’hépatotoxicité », explique l’Ordre dans sa lettre mensuelle.
Or ces usages détournés de spécialités par les jeunes sont en nette augmentation en France, selon les dernières données de pharmacovigilance. C’est pourquoi l’instance ordinale a écrit à l’ANSM pour demander l’interdiction de délivrer les médicaments utilisés pour la fabrication de « Purple drank » sur les sites de commerce électronique des officines.
« La même autorité ne peut d’un côté alerter sur le mésusage de médicaments et de l’autre favoriser leur délivrance avec des contrôles quasi impossibles, comme par exemple sur l’âge des internautes, puisque chacun remplit ce qu’il veut ! C’est la sécurité sanitaire qui doit primer », insiste la présidente de l’Ordre, Isabelle Adenot.
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