Après un bilan très positif sur la réforme de la rémunération et l'engagement des pharmaciens dans de nombreuses missions et services à succès, le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine, Gilles Bonnefond, s'est emporté contre un projet de loi qui souhaite développer la e-pharmacie.
À l'occasion des 12e Rencontres de l'USPO, Gilles Bonnefond a expliqué qu'un projet de loi pourrait constituer une nouvelle menace pour la pharmacie d'officine. « Dans ce projet de loi de simplification et de déconcentration, on trouve un petit passage sur la pharmacie pour développer le e-commerce », affirme-t-il. Un petit passage aux conséquences potentiellement fâcheuses. « Ce projet parle de plateforme, un mot qu'il veut introduire dans le Code de Santé publique… Amazon n'en demandait pas tant ! » Selon Gilles Bonnefond, ces plateformes auraient pour objectif de délivrer des médicaments à la place des pharmaciens d'officine. Les pharmacies pourraient également détenir des locaux déportés d'où seraient livrés en direct les patients.
« Cela va encore plus loin puisque ce projet prévoit que, pour calculer le nombre de pharmaciens adjoints nécessaires dans une officine, on retire du chiffre d'affaires un certain nombre d'activités comme la parapharmacie, les dispositifs médicaux et le e-commerce. » Hors de lui, Gilles Bonnefond prend ces menaces très au sérieux et va surveiller l'évolution de ce projet de loi qui doit être présenté en Conseil des ministres le 5 février prochain et en débat parlementaire courant février. « On ne va pas se laisser faire, prévient-il, car c'est la remise en cause de tout ce qu'on a construit depuis 2 ans, en accord avec le gouvernement, pas à pas, avec beaucoup de difficultés et d'efficacité. Si on veut mettre les pharmaciens dans la rue, c'est comme cela qu'il faut s'y prendre. »
Présent lors de cette intervention, le député LREM Thomas Mesnier, qui s'est fait connaître auprès des pharmaciens pour sa défense active de la dispensation protocolisée, s'est dit vigilant quant à ce projet de loi. Le texte n'est pas encore arrivé au parlement et il ne l'a donc pas encore vu.
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