Une étude du « Journal of American Medical Association » (« Jama ») s'inquiète des pratiques de cancérologues américains sur Twitter qui vantent les mérites de certaines spécialités tout en recevant de l'argent de laboratoires pharmaceutiques.
Menée du 1er juin au 1er août 2016, l'étude s'est penchée sur les pratiques de 634 hémato-oncologues américains actifs sur Twitter, dont le compte est accessible à tout public, donc aussi bien à des confrères et autres professionnels de santé que des patients, des chercheurs, des représentants de l'industrie pharmaceutique, des investisseurs, des juristes… Premier constat : 60 % des messages postés concernent la santé et 14 % des produits ou services commerciaux. Après avoir épluché les tweets, les chercheurs ont vérifié les possibles conflits d'intérêts financiers de ces médecins en 2014, en consultant les bases de données publiques. Résultat : 504 des 634 hémato-oncologues, soit 79,5 %, ont déclaré avoir au moins un conflit d'intérêts financier.
La moyenne des paiements généraux (honoraires de consultant, voyage, hébergement, nourriture et boissons) s'établit à 1 644,77 dollars : 397 hémato-oncologues ont reçu plus de 100 dollars, 281 d'entre eux ont reçu plus de 1 000 dollars. La moyenne des paiements pour un travail de recherche est de 11 064,21 dollars.
Les chercheurs reconnaissent néanmoins que la majorité des hémato-oncologues n'ont qu'une faible activité sur Twitter. De plus, l'étude ne vérifie pas si le médicament ou le service mis en avant sur Twitter par un cancérologue est développé par le ou les laboratoires dont il touche de l'argent. Mais cet aspect pourrait faire l'objet d'une nouvelle recherche, indiquent les auteurs. Ils recommandent aux médecins présents sur Twitter de déclarer leurs conflits d'intérêts dans les cinq lignes de présentation de leur profil sur le réseau social, et d'utiliser le hashtag #FCOI (pour Financial Conflict Of Interest) lorsqu'ils postent un message portant sur un produit d'un laboratoire qui les rémunère.
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