La relation digitale avec le patient ne cesse de faire débat et ce fut encore le cas aux 9es « Rencontres de l’officine » qui se sont récemment tenues à Paris. À l’occasion d’un atelier, Pharmagest a ainsi interrogé l’attitude des patients et des pharmaciens vis-à-vis des nouvelles technologies.
L’éditeur s’étonne de constater que ces outils « semblent ne pas exister dans la santé alors qu’ils sont partout ailleurs », selon les termes de Yannis Nahal, directeur de la division e santé. Une ère que d’aucuns estiment bientôt révolue, la révolution numérique est en cours, et la e santé va débarquer dans l’officine. Mais selon quelles modalités ? Yannis Nahal évoque l’impact profond que la « webisation » a pu avoir sur d’autres secteurs, ou encore, dit selon une formule très à la mode, « l’uberisation » de pans entiers de l’économie et de la société. La grande peur des acteurs de la santé est de voir débarquer des entreprises géantes, telles Google ou Apple, bouleverser tous les codes de la relation qu’entretiennent les patients avec les professionnels de santé. D’où la nécessité, selon Pharmagest, d’aller au-delà de la technologie elle-même, de voir comment elle peut renforcer la valeur ajoutée des pharmaciens. « La relation de santé ne s’arrête pas à la délivrance du médicament », rappelle ainsi Yannis Nahal.
Digital utile
Pour Pharmagest, la relation digitale avec le patient est déjà en test depuis longtemps à l’échelle « grandeur nature » avec l’observance. C’est en effet dans ce domaine que la relation digitale prend tout son sens, que la technologie apporte toute sa contribution : le « digital utile », comme aime à le qualifier Jérôme Lapray, responsable marketing. L’éditeur rappelle que son application « Ma pharmacie mobile », lancée en 2010, téléchargeable gratuitement pour tous les patients, permet, entre autres missions, d’aider à mieux respecter l’observance. Le pharmacien peut également l’utiliser pour suivre la posologie en vie réelle d’un traitement et lancer des alertes au moment des prises de médicaments. 200 000 téléchargements et 50 000 utilisateurs réguliers, selon Jérôme Lapray, en font un exemple de relation digitale simple et efficace. À l’autre bout du spectre de ce que peut proposer la technologie en matière de suivi de l’observance, le Do Pill, un pilulier intelligent et connecté pour les personnes âgées, dépendantes et polymédiquées. Entre les deux, un logiciel récent et gratuit, le logiciel de suivi d’observance, qui s’intègre au LGPI, le LGO de Pharmagest, mais aussi à ceux d’autres éditeurs de gestion officinale.
Ce logiciel se veut un guide pour le suivi de l’observance et permet de structurer les démarches à entreprendre vis-à-vis des patients qui ont des difficultés à prendre leurs traitements. Des démarches qui ne sont pas si simples pour les pharmaciens. La titulaire Émilie Lecomte est ainsi venue témoigner de sa problématique. « Nous ne sommes pas très bons sur les entretiens pharmaceutiques, affirme-t-elle. Le logiciel propose un ciblage au comptoir, il s’ouvre, et permet alors d’inciter le passage à l’entretien. » La discussion ainsi lancée révèle souvent une multitude de situations parfois insoupçonnées. Émilie Lecomte évoque ainsi l’exemple de ce patient sous AVK, qui ne savait pas pourquoi il prenait ce traitement et en ignorait complètement les dangers. En retraçant l’historique de son client, la pharmacienne a eu la surprise de découvrir qu’il prenait ce médicament depuis peu alors qu’elle était convaincue du contraire. Dès lors, il lui a été plus facile d’établir une action, un programme, en concertation avec le médecin traitant, pour proposer un suivi de son traitement. « Le logiciel permet de voir les marges de progression des patients en matière d’observance », ajoute Émilie Lecomte.
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