Quelques heures après avoir posté sur les réseaux sociaux un message, non dénué d’ironie, accompagné des photos de clientes peu scrupuleuses, un pharmacien de Saint-Quentin a récupéré les produits dérobés.
Elles sont revenues penaudes rapporter les deux produits solaires - un autobronzant et une crème haute protection - qu’elles avaient habilement subtilisés le matin même dans la pharmacie de la Basilique, une grande officine du centre-ville piétonnier de Saint-Quentin (Aisne).
« Un miracle de Facebook », n'a pas hésité à déclarer Thibault Coupain, le titulaire, qui avait eu l’idée de faire pression sur les deux voleuses en publiant sur les réseaux sociaux les captures d’écran de la vidéosurveillance sur laquelle elles apparaissaient. Avant de préciser que « les deux produits qui avaient disparu ce matin sont revenus à la pharmacie. Il s’agissait, vraisemblablement, d’une erreur ». Photo des deux produits à l’appui, le titulaire remercie sur le compte Facebook de l’officine les « clients, amis ou personne qui partagent un minimum de valeur, d’avoir partagé notre publication et ainsi d’avoir participé aux recherches ».
Quelques heures plus tôt, un autre message tout aussi ironique du pharmacien interpellait les internautes : « Bonjour à tous, merci de partager cette publication, ces personnes sont passées ce matin à la pharmacie et ont malencontreusement fait tomber des produits solaires dans leur sac et ont oublié, par inattention, de les payer. Je suis sûr qu’elles vont repasser à la pharmacie afin de régler ce détail. »
Alors qu'il les avait prises en flagrant délit lors d'un premier larcin, le pharmacien avait été nargué par les deux clientes. Cette attitude l'avait incité à publier des extraits de la vidéosurveillance. « Le buzz a été efficace, en trois à quatre heures, nous avons atteint 52 000 vues et 1 200 partages. Il a fini par convaincre ces deux femmes de restituer les produits », raconte Thibault Coupain, qui a été excédé par le comportement et le sentiment d'impunité totale de ces deux mères de famille, âgées de 30 à 40 ans.
D’autres titulaires ont déjà eu recours à ce procédé de dénonciation de leurs voleurs. Il y a trois ans, plusieurs pharmaciens parisiens, sur le coup de la colère, avaient ainsi placardé sur leurs vitrines les captures d’écran de leurs voleurs. Des « murs de la honte » qu’ils s’étaient cependant empressés de faire disparaître. En effet, la législation française est très stricte en matière de droit à l’image et de garantie du principe de la présomption d’innocence. Ayant parfaitement connaissance de ces points de droit, Thibault Coupain maintient sa position : « J'assume totalement et si cela était à refaire, je le referais », déclare-t-il au « Quotidien ».
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin