Comme elle le fait chaque année en début d’automne, la pharmacie virtuelle Doc Morris achète un grand nombre d’espaces sur les panneaux d’affichage des gares et sur les abribus pour vanter ses atouts.
La nouvelle affiche, visible en Hesse et en Saxe, représente une jeune femme endormie, avec, sur son lit, une pommade antirhume Vicks et une boîte de comprimés antitussifs Hexal. En surimpression, le slogan « Quand on est cloué au lit, on ne devrait pas devoir aller à la pharmacie » sous-entend que, grâce à son achat en ligne, la patiente assoupie n’a plus besoin de se rendre à la pharmacie quand elle est malade. Les pharmaciens qui ont vu ces affiches près de chez eux dénoncent l’absurdité d’une telle phrase : « Si vous tombez malade en pleine nuit, croyez-vous vraiment qu’une pharmacie en ligne vous dépannera dans l’heure ? », répliquent-ils déjà, choqués de surcroît qu’une publicité invite purement et simplement la population à ne plus aller voir un pharmacien… et donc aussi à se passer de ses conseils.
Choquant mais légal
Mais au-delà du slogan, ce sont les deux boîtes photographiées au premier plan qui passent mal dans la profession, qui n’a pas manqué de s’en émouvoir immédiatement auprès des fabricants de Vicks et d’Hexal… lesquels sont tombés des nues en découvrant eux aussi ces publicités dans les rues. Non seulement les deux laboratoires n’ont même pas été contactés par Doc Morris avant le lancement de la campagne, mais, en plus, l’utilisation de leur image se révèle parfaitement légale et ils n’ont aucun moyen de s’y opposer. Les deux médicaments sont en effet des produits trop anciens pour faire encore l’objet d’une protection juridique, si bien que leur image peut être librement diffusée. De plus, ayant pris la précaution de flouter les indications indiquées sur les emballages, Doc Morris est de ce fait libéré de l’obligation de compléter la photo par des mentions légales.
Interrogés par de nombreux pharmaciens, Vicks et Hexal ont clairement pris leurs distances à l’égard de cette publicité, en rappelant de plus leur attachement au réseau officinal.
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