Lors d’une réunion hier avec les cabinets du ministère de la Santé et de Bercy, la profession unie a rappelé sa fermeté contre l’assouplissement de la vente en ligne de médicaments, dans le cadre du projet de loi ASAP.
La présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, l’Académie de pharmacie, les deux syndicats, ainsi que l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) ont rappelé hier à l'unisson, devant les représentants du cabinet du ministère de la Santé et du ministère de l’Économie et des Finances, leurs arguments contre l’assouplissement de la vente en ligne de médicaments, notamment via des plateformes, telle qu’il est proposé à l’article 34 du projet de loi d'accélération et de simplification de l'action publique (ASAP).
Forts des résultats de trois consultations auprès des pharmaciens, des patients et des élus locaux, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), l’Ordre des pharmaciens et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ont réaffirmé leur position. « Trois lignes rouges ne pourront être franchies : nous refusons les plateformes, les locaux déportés, ainsi que la possibilité d’extraire l’activité d’e-commerce du chiffre d’affaires global, ce qui mécaniquement réduit le nombre d’adjoints », déclare Philippe Besset. « Nous avons déclaré au gouvernement que nous n’étions pas opposés au numérique pourvu qu’il rapproche et non éloigne le patient », ajoute le président de la FSPF. Gilles Bonnefond, président de l’USPO, a répété « la totale incohérence de ce texte face aux évolutions récentes du métier de pharmacien et de la réglementation ». « Toutes ces réformes portent sur le bon usage du médicament. Pourquoi avoir remis les antalgiques derrière le comptoir ? Pourquoi avoir signé un avenant sur la dispensation adaptée si c’est pour retrouver tous ces médicaments, notamment les antalgiques, en vente sur Internet ? », s’insurge-t-il.
Les représentants de la profession estiment avoir été entendus par les pouvoirs publics qui les ont incités à émettre des propositions. Ils s’attacheront dans un premier temps à obtenir sinon la suppression totale de l’article 34 du projet de loi ASAP, tout au moins ses éléments critiques. Une première réunion en fin de journée auprès de la commission des affaires sociales du Sénat sera consacrée à cette question, avant que ce texte ne passe en séance publique au Palais du Luxembourg dans les prochaines semaines. Philippe Besset veut se saisir de l’opportunité de cette loi : « Nous allons proposer par exemple de simplifier les achats groupés au sein de structures de regroupement à l'achat (SRA) qui devront être reconnues comme des pharmacies par les laboratoires. De même, nous demanderons l’extraction du chiffre d’affaires réalisé par les médicaments chers dans le calcul du nombre d’adjoints. » Tant qu’à introduire de la simplification, autant créer des outils qui seront utiles à la profession.
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