Fiscalité-Juridique-Social

Activité, marge, rentabilité : le cas des officines parisiennes

Publié le 02/10/2014
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LES DERNIÈRES statistiques professionnelles réalisées par le centre de gestion agréé CGA PARTENAIRE, spécialisé en officines, confirment les tendances et les autres études parues récemment sur l’économie des officines en 2013. Ainsi, globalement, la baisse du chiffre d’affaires se poursuit, avec toutefois un repli plus marqué en 2013 qu’en 2012, de 1,7 % au lieu de 0,6 %. Le nombre de pharmacies qui connaissent une évolution négative du chiffre d’affaires va également croissant, puisque ce phénomène touche désormais 64 % des pharmacies, contre 55 % en 2012. « Ce recul touche désormais l’ensemble des officines étudiées, même les plus grosses d’entre elles qui étaient jusque-là épargnées », commente Jean-Jacques des Moutis, président du centre CGA PARTENAIRE.

Le taux de marge, quant à lui, se conforte pour tous les types d’officine, grâce, surtout, aux contrats de coopération commerciale et à l’ensemble des dispositifs favorisant la vente de génériques. Le taux de marge moyen s’établit ainsi à 29,3 % du chiffre d’affaires hors taxes et, selon cette étude, la marge en volume s’améliore aussi avec une hausse moyenne de 1,6 %.

Quant aux frais généraux, la tendance observée par ailleurs est réaffirmée : ce poste augmente dans l’ensemble de 2,4 % en volume et représente désormais 5,8 % du chiffre d’affaires. Il en est de même pour les frais de personnel, qui croissent de 2,8 % par rapport à 2012.

Au total, selon les chiffres de CGA PARTENAIRE, la rentabilité des officines a donc pu être préservée en 2013 : on note une progression de l’excédent brut d’exploitation (EBE), en moyenne, de 0,3 point, celui-ci se positionnant désormais à 9,5 % du chiffre d’affaires hors taxes. En valeur, toutefois, l’augmentation moyenne est limitée à 0,6 % du fait de la hausse des charges, et les petites officines (moins de 910 000 € de chiffre d’affaires) voient au contraire leur EBE diminuer de 6,1 %.

Les spécificités parisiennes.

L’une des originalités de l’étude de CGA PARTENAIRE est de permettre d’isoler, dans l’ensemble des officines, celles de province, de la région parisienne et de Paris. Pour les officines situées à Paris intra muros, les volumes de chiffre d’affaires, comme au plan national, sont en baisse en 2013. Le CA moyen est de 1 466 212 € seulement, avec une baisse en 2013 de la part du médicament remboursable mais une augmentation significative de la part de la parapharmacie qui représente 12,8 % du CA global. Toutefois la marge globale en volume progressant (422 000 € en moyenne) et les charges étant paradoxalement mieux maîtrisées qu’ailleurs, l’EBE de ces officines s’améliore nettement et s’établit dorénavant à 8,6 % du chiffre d’affaires.

Pour les officines situées dans les départements de la couronne parisienne (hors Paris), les tendances ne sont pas les mêmes. Ici le chiffre d’affaires moyen (1 496 715 € en 2013), même s’il régresse sur le médicament remboursable, reste plus élevé qu’à Paris. La marge globale en taux et en volume est également un peu meilleure que dans la capitale (respectivement 29,2 % et 439 199 €), mais l’EBE de la pharmacie moyenne de l’Ile-de-France voit sa progression très limitée en 2013 (de 0,6 %) alors qu’il avait nettement progressé en 2012.

Une consolation : cette rentabilité reste relativement élevée, avec un taux moyen d’EBE de 9,5 %. Un chiffre toutefois moins bon que celui des officines de province recensées par CGA PARTENAIRE, qui affichent une meilleure rentabilité encore avec un EBE moyen à 10,5 % du chiffre d’affaires hors taxes.

Statistiques réalisées sur un échantillon de 941 officines parmi les 1 320 officines adhérentes de CGA PARTENAIRE. Ces pharmacies relèvent de l’impôt sur le revenu dans 94 % des cas et sont exploitées sous forme individuelle dans 59 % des cas.
FRANÇOIS SABARLY

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3119