1- Optimiser les achats et réduire l’immobilisation inutile
Le premier poste de dépenses de l’officine est constitué par les achats. Philippe Becker, directeur général de région et responsable du marché pharmacie de Fiducial, recommande ainsi de gérer les promesses fournisseurs : « Non que ceux-ci ne les tiennent pas, mais les réclamer permet d’être certain de les obtenir ». Le titulaire doit par ailleurs éviter de s’exposer à une surcharge de stock qui peut être fatale à sa trésorerie. Patrick Bordas, expert-comptable associé au cabinet KPMG, estime que pour une officine d’un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros, un jour de stock en plus, mobilise 4 200 euros de trésorerie.
En aucun cas, le stock ne doit excéder 10 % du chiffre d’affaires HT, rappelle Philippe Becker. Par conséquent, toute réduction d’un stock supérieur à ce ratio permet des économies de frais financiers et des gains de trésorerie. Afin d’identifier les produits se vendant peu ou moins bien, il propose de confronter le stock au dernier relevé d’inventaire. En tout état de cause, le ménage s’avère rentable. Joffrey Blondel, directeur de la gestion officinale à la CERP Rouen affirme ainsi que cinq jours gagnés sur un stock de 46 jours, permet à une officine d’un chiffre d’affaires de 1,6 million d’euros, de gagner 16 000 euros de trésorerie.
2- Travailler sa masse salariale
Il ne s’agit pas de comprimer les effectifs, l’officine étant par ailleurs tenue à un quota de diplôme par tranche de 1,3 million d’euros de chiffre d’affaires. Mais bien d’optimiser ce deuxième poste de charges de la pharmacie après les achats, (soit l’équivalent de 10 à 12 % du chiffre d’affaires), en faisant travailler chaque salarié selon des tâches qui correspondent à sa valeur ajoutée (création de fiches de poste) et en ajustant les plannings aux flux clients extraits de LGO. « Grâce à une meilleure adaptation des postes aux besoins, on peut espérer réduire la masse salariale d’un ou de deux points de CA HT », promet Philippe Becker.
Une autre solution consiste à arbitrer entre les postes. « Selon l’expérience, le coût différentiel entre un adjoint et un préparateur est de 20 000 à 25 000 euros par an, pour un temps plein », rappelle Patrick Bordas.
3- Comprimer les frais généraux
Ce sont les sources d’économies qui semblent les plus évidentes bien qu’elles ne soient pas les plus génératrices de gains. Ces charges externes qui pèsent de manière très variable selon le type d’officine, avec une médiane à 4,8 % du CA, selon Patrick Bordas, peuvent être passées en revue pour identifier un gain potentiel. On trouve ainsi dans ce poste, les leasings du matériel informatique ou des automates de dispensation. Mais attention, ceux-ci peuvent amener en retour un gain sur les frais de personnel.
Plus facile à trancher, les couvertures d’assurance souvent souscrites en doublon ou encore l’offre de téléphonie, surdimensionnée. Enfin, il est possible de s’adresser à son banquier pour renégocier le taux des prêts bancaires ainsi que des services bancaires, comme la carte bleue. La révision de ces différents postes peut laisser espérer un gain d’environ 0,5 % du CA HT, selon Philippe Becker.
4- Rationaliser la gestion de l’officine
Cette piste est à explorer afin d’améliorer l’organisation et le fonctionnement du point de vente, deux facteurs de rentabilité de l’officine.
Afin de disposer de données objectives, on peut s’appuyer sur le LGO, une mine d’informations trop rarement utilisée. Ainsi, son examen permettra par exemple, d’adapter les heures d’ouverture à l’environnement de l’officine, une plus large amplitude horaire n’étant pas forcément synonyme de hausse d’activité.
5- Alléger son régime fiscal
Une officine sur deux est encore exploitée en nom propre ou en SNC (société en nom collectif) et soumise à l’impôt sur le revenu. Bien qu’il ne soit ni simple, ni gratuit, « le passage à l’impôt sur les sociétés (IS) représente une source d’économies fiscales pour les pharmaciens encore largement endettés, en réduisant le poids de la fiscalité et des charges sociales », expose Patrick Bordas.
Pour les pharmaciens soumis à l’impôt sur le revenu, une option se présente. « On peut réduire la durée de l’exercice comptable d’un trimestre en le ramenant par exemple du 31 décembre au 30 septembre. Cela permet de réduire ponctuellement la fiscalité et de disposer de trésorerie pour faire face à un éventuel problème », explique Philippe Becker. Cette « astuce » légale peut être envisagée deux à trois fois dans la vie d’une entreprise. Elle nécessite une information préalable au centre des impôts.
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