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Économie : le gros de l’orage est passé

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Publié le 03/09/2018
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L’année 2017 est marquée par une consolidation des principaux indicateurs de l’économie de l’officine, selon la dernière étude statistique de Fiducial. Le cabinet d’expertise comptable reste toutefois prudent, refusant pour le moment de parler de véritable reprise.
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Crédit photo : Caroline Victor-Ullern

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Crédit photo : PHANIE

L’économie de l’officine connaît une éclaircie. « On espérait une accalmie, elle est arrivée », affirme le cabinet d’expertise comptable Fiducial au regard des derniers chiffres de son étude économique annuelle réalisée au titre de 2017*.

En effet, « l’activité ne baisse plus en moyenne, la marge brute se maintient à un niveau stable depuis trois ans et la rentabilité ne se dégrade pas ».

Les experts de Fiducial ne crient pas pour autant victoire. Car, pour eux, il est encore trop tôt pour affirmer que ces signaux positifs marquent une amélioration ou un redémarrage de l’activité. « Tout au plus peut-on dire que le gros de l’orage est passé », estiment-ils, soulignant que de nombreuses incertitudes demeurent pour les officines les plus fragiles, qu’elles soient de petite taille ou en zone rurale désertifiée médicalement. La restructuration du réseau est en effet encore loin d’être terminée et Fiducial prédit une augmentation probable des regroupements ou des cessions/destructions. « Il faut avoir à l’esprit que près de 1 000 officines ont disparu en 10 ans suivant les données ordinales et que, par conséquent, les pharmacies restantes ont absorbé les activités de celles qui ont disparu », fait remarquer le cabinet d’expertise comptable.

Des disparités

À y regarder de plus près, le chiffre d’affaires hors taxes (CA HT) est en moyenne très légèrement supérieur à celui de 2016, en hausse de 0,58 %. Mais, relève Fiducial, près de la moitié des pharmacies (48,7 %) présente une baisse significative de leur activité. Toutefois, cette proportion tend à diminuer. « Cette amélioration générale cache, comme en 2016, de grandes disparités selon les zones de chalandise, note le cabinet. Les officines localisées en centre commercial sont moins touchées par une diminution de leur CA en comparaison des autres (un quart) et de façon moins forte (-3,1 % en moyenne). Globalement, elles s’en sortent plutôt bien en comparaison des officines rurales qui sont plus à la peine. »

Sur fond de disparités du paysage officinal, la marge brute est globalement restée très stable, son montant en valeur absolue progressant de 0,78 % par rapport à l’année précédente. Il en est de même de l’excédent brut d’exploitation (EBE) qui augmente de 0,28 % (191 Keuros en 2017 contre 190 Keuros en 2016). « Toute population confondue, l’EBE s’élevait à 12,56 % du CA HT en 2016, rappelle Fiducial. Il se maintient bien en 2017 puisqu’il ressort à 12,60 % du CA HT. Cela est plutôt rassurant et permet de dire que l’économie officinale résiste mieux qu’auparavant. »

« Les chiffres de nos études le montrent depuis plusieurs années : le point mort pour faire "tourner" une officine et rémunérer correctement un titulaire augmente au fil du temps, insiste Fiducial. Il est donc plus que nécessaire pour les officinaux d’adopter une stratégie qui leur permette d’atteindre un niveau d’activité qui leur donnera les atouts indispensables pour faire face aux nombreux défis qu’ils auront encore à affronter. »

*L’étude statistique Pharmacie de l’année 2017 a été réalisée sur une population de 581 officines réparties sur l’ensemble du territoire. Cet échantillon a été sélectionné parmi les 1 500 officines clientes de Fiducial Expertise ayant clos leur exercice comptable entre le 30 juin 2017 et le 31 décembre 2017.

Christophe Micas

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3453