• La FSPF dégaine son plan d’urgence
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) garde le cap. Face aux difficultés économiques rencontrées par les officines, l’organisation professionnelle souhaite « accélérer » la mise en place des honoraires. Pour son président, Philippe Gaertner, « ce n’est pas en imposant un retour en arrière que les pharmaciens maintiendront les fameux trois piliers – la répartition démo-géographique, le monopole et le capital des officines – mais en devançant les mutations qui s’annoncent », écrit-il dans l’éditorial du « Pharmacien de France ». Mais pour l’heure, la FSPF demande l’application d’un plan d’urgence pour l’officine, prévoyant notamment des mesures pour soulager les trésoreries des pharmacies les plus en difficulté (voir « le Quotidien » du 26 octobre). Le syndicat invite d’ailleurs les confrères qui s’estiment concernés à se faire connaître auprès de l’agence régionale de santé (ARS) dont ils dépendent. Déjà une petite dizaine de titulaires aurait fait la démarche, indique Philippe Besset, vice-président de la FSPF. Au total, il évalue entre 500 et 2 000 le nombre d’officines qui pourraient bénéficier de ce plan d’urgence. Ce dernier prévoit notamment la restructuration des dettes, des exonérations fiscales et de charges sociales, et la sécurisation de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) pour 2016 dont les négociations avec l’assurance-maladie ont démarré la semaine dernière (voir ci-contre).
Afin de mettre en musique ces mesures, la FSPF a rendez-vous aujourd’hui au ministère de la Santé, avant de se rendre à Matignon le 26 novembre. « Nous voulons soutenir les officines que la mise en œuvre trop tardive de l’honoraire et la succession des plans d’économies sur le médicament ont fragilisées, souligne le syndicat. Le maintien de l’accès au médicament sur l’ensemble du territoire et la préservation du réseau sont des priorités pour la FSPF, qui privilégie avant tout l’intérêt des patients. »
• L’USPO en guerre contre Leclerc
Leclerc, gardes et déremboursements, l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO) s’est saisi de ces trois dossiers pour rappeler à mi-parcours de la campagne aux URPS qu’il se positionne en défenseur des piliers de l’officine. Le syndicat déclare ainsi qu’il a déposé début octobre un référé auprès du tribunal de grande instance de Paris contre Galec, la société coopérative des groupements d’achats des centres Leclerc. L’USPO accuse l’enseigne de la grande distribution de diffuser depuis le début du mois de septembre des spots télévisés dénigrant le pharmacien d’officine et ce, en dépit de la position adoptée le 13 mai dernier par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Saisi par un pharmacien de Haute-Loire, le CSA avait en effet appelé le 26 juin dernier les douze chaînes de télévision à cesser la diffusion du spot publicitaire de Leclerc dans la mesure où son objectif « était de promouvoir des idées, d’influencer l’opinion publique et non de faire la promotion d’un bien ou d’un service ». La démarche de l’USPO a fait mouche. Le 10 octobre, quelques jours après le dépôt du référé, Leclerc cessait la diffusion de son message publicitaire. Gilles Bonnefond se déclare cependant prêt à déposer un nouveau référé si l’enseigne venait à reprendre sa campagne.
L’USPO anticipe également sur une autre menace de l’exercice officinal. Il brandit d’ores et déjà l’éventualité d’une grève des gardes en décembre si aucun accord n’était conclu d’ici là avec l’administration fiscale sur l’imposition des gardes, après qu’une titulaire de Savoie a fait l’objet d’un redressement fiscal pour ne pas s’être acquittée de la TVA sur le forfait pour ses astreintes (150 euros la garde). Le syndicat, qui rappelle que les gardes sont une obligation inscrite au Code de la santé publique et à la convention avec l’assurance-maladie, réfute l’interprétation du fisc. Il craint que le redressement fiscal adressé à cette titulaire (20 % de la somme perçue pour les gardes au cours des deux dernières années) soit étendu à l’ensemble de la profession. Sans se prononcer sur un éventuel mot d’ordre de grève des gardes, le vice-président de la FSPF, Philippe Besset, dénonce également la démarche de l’administration fiscale.
Enfin, l’USPO reste fermement engagé contre les déremboursements de médicament. À fin octobre, la pétition que le syndicat a initiée avait recueilli 950 000 signatures.
• L’UNPF défend son projet d’ouverture du capital
La présentation des projets de l’Union nationale des pharmacies d’officine (UNPF) en régions réjouit son président, Jean-Luc Fournival. Les pharmaciens sont au rendez-vous et s’interrogent sur le droit de communiquer hors les murs de l’officine, le développement de la e-santé et l’ouverture du capital à tous les pharmaciens. « Les mots ont choqué au début, maintenant nous parlons de mutualisation financière. Les confrères comprennent que, face à une nouvelle structuration du métier, une nouvelle structuration économique est nécessaire. » Au final, l’UNPF est satisfaite de l’accueil sur le terrain de ses propositions. Ce qui lui donne des raisons d’espérer obtenir un meilleur score aux élections aux URPS.
L’UNPF imagine s’appuyer sur les URPS en confiant un chantier différent à chacune d’entre elles. Elle propose la réalisation d’un point d’étape à 6 mois pour une mise en application des projets à 12 mois. « Je ne veux pas qu’on nous impose une réflexion sur notre métier mais qu’on y travaille ensemble. Les URPS sont un bon outil, notamment pour mener des expérimentations et avoir des retours directs sur le terrain », explique Jean-Luc Fournival. Quels que soient les chantiers, le président de l’UNPF veut atteindre l’excellence, seule arme efficace pour contrer des acteurs agressifs et puissants comme la GMS. « En travaillant la chronicité, la prévention, l’observance, en créant des services, en sécurisant les échanges de données, on se rend incontournable, on sauve le réseau officinal, on crée des emplois. » Une aubaine dans cette période noire pour la pharmacie française qui, toutes sections confondues, présenterait un taux de chômage de 8 %. Quant aux solutions préconisées pour sortir de l’ornière économique actuelle, en dehors d’un honoraire à l’ordonnance, l’UNPF recommande aux confrères de développer la part du non remboursable dans leur chiffre d’affaires. « En travaillant mieux l’ordonnance de ses patients asthmatiques, une pharmacie moyenne peut gagner 18 000 euros par an. » Un montant à rapprocher des 150 euros qu’un pharmacien peut toucher avec les entretiens « asthme », souligne Jean-Luc Fournival.
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