L’avenant à la convention pharmaceutique, signé en juillet 2017 par l’USPO et l’assurance-maladie, est entré en vigueur le 1er janvier 2018. Celui-ci prévoit notamment d’injecter 70 millions d’euros dans l’économie officinale dès cette année par une modification des taux de marge, avant que de nouveaux honoraires fassent leur apparition en 2019.
Qu’en est-il après huit mois d’application de cette réforme de la rémunération ? Les nouveaux honoraires ne sont pas encore là, mais déjà, on assiste à une « stabilisation de la marge », affirme le président de l’USPO, Gilles Bonnefond, chiffres IQVIA Pharmastat à l’appui. Tandis que l’an passé la perte de rémunération s’élevait à 111 millions d’euros, elle n’est plus que de 6 millions d’euros entre janvier et août 2018, « malgré les baisses de prix importantes et de volumes », souligne Gilles Bonnefond. D’ailleurs, preuve de l’efficacité de la réforme en cours aux yeux du président de l’USPO : « Une partie des pouvoirs publics essaient d’empêcher les 2e et 3e étapes au prétexte justement que l’avenant serait trop favorable aux pharmaciens. »
Sur les huit premiers mois de l’année, le nombre d’unités vendues recule moins que l’année précédente : -27 millions contre -38 millions entre 2016 et 2017. En ce qui concerne le chiffre d’affaires (CA) de l’officine, le changement de situation est radical. Alors que l’an passé le CA avait diminué de 258 millions d’euros sur la période, il affiche cette année une progression de 240 millions d’euros. La raison ? « L’arrivée de médicaments chers », répond Gilles Bonnefond, qui précise : « Non seulement la réforme que nous avons signée ne nous fait pas perdre de marge sur les médicaments chers puisque nous avons décalé le plafond à 1 515 euros, mais en plus, elle sera encore meilleure avec les nouveaux honoraires. » Toutefois, l’arrivée en ville de produits onéreux n’explique pas tout, affirme le président de l’USPO, pointant au passage l’effet peu « stabilisant » de l’honoraire à la boîte. « Depuis le début de l’année, le nombre d’unités a diminué de 27 millions, explique-t-il. L’honoraire d’1 euro nous a donc fait mécaniquement perdre 27 millions d’euros. »
Quoi qu’il en soit, la réforme de la rémunération ne fait que stabiliser la rémunération et il faut aller chercher de la croissance avec les nouvelles missions, insiste Gilles Bonnefond, en particulier en s’engageant dans les trois prochains mois dans la réalisation de bilans de médication et d’entretiens pharmaceutiques. « Il faut se mobiliser », lance le président de l’USPO.
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