La baisse de la rémunération totale de l’officine (incluant la marge et les honoraires) s’accélère, s’inquiète Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Selon ses chiffres (données Pharmastat IMS Health), la rémunération du réseau diminué de 37 millions d’euros rien que sur le mois d’octobre, soit 1 730 euros par officine. Depuis le début de l’année, la perte s’élève à 122 millions d’euros, soit 5 630 euros par pharmacie.
Il note que les unités vendues reculent de 0,90 % entre janvier et octobre 2015, et le nombre d’ordonnances de 5 lignes et plus décroît de 1,22 %. « Les deux paramètres sur lesquels repose l’accord sur les honoraires se cassent la figure », relève le président de l’USPO, et la réforme conduit donc « à une impasse ».
Car, affirme-t-il, les baisses de prix à venir ne seront pas davantage protégées par le passage à l’honoraire à la boîte d’1 euro prévu pour le 1er janvier 2016. En effet, argumente-t-il, ces réductions tarifaires, qui vont notamment toucher les statines et les inhibiteurs de la pompe à protons, concernent majoritairement des médicaments dont le prix est supérieur à 1,91 euro.
« En 2016, il est prévu que l’honoraire à la boîte passe de 0,80 à 1 euro, au détriment d’une marge à 0 % élargie jusqu’à 1,91 euro PFHT, entraînant une baisse de marge de 8 centimes par boîte pour les médicaments de prix fabricant HT supérieur à 1,81 euro, soit 89 % des références, détaille l’USPO. Cette étape est une valorisation en trompe l’œil. Les pharmacies subiront la baisse de leur marge sur tous les traitements chroniques pour augmenter de 20 centimes la marge sur le paracétamol et l’homéopathie dont l’avenir ne paraît pas stable. » Gilles Bonnefond ajoute : « Le directeur général de l’assurance-maladie, Nicolas Revel, le dit lui-même, la réforme n’a pas été pensée dans le but de compenser les effets des baisses de prix sur l’économie de l’officine. »
Pour le président de l’USPO, « ces données montrent à nouveau que cette réforme prévue en 2015 et pour toute l’année 2016 est inadaptée à l’économie de nos entreprises et doit être renégociée rapidement avec toute la profession ».
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