Des pharmaciens qui ont les coudées franches, tant dans leurs missions que dans leur autonomie financière, tel est le pharmacien que souhaitent les patients, interrogés dans le cadre de la deuxième étude Avenir Pharmacie, en avant-première de PharmagoraPlus*.
84 % des personnes sondées affirment être attachées à l’indépendance financière de leur pharmacien vis-à-vis des laboratoires, mais aussi des grands groupes financiers. Une position qui rejoint celle des titulaires, interrogés eux aussi dans cette étude, et qui se déclarent pour 90 % d’entre eux contre la prise de participation des pharmacies par des fonds d’investissement.
Relever le défi de la transmission
La profession, en revanche, n’est pas opposée dans son ensemble à la création d’un fonds géré et alimenté par les pharmaciens. 58 % y seraient favorables et, parmi eux, 15 % « tout à fait favorables ». Ce concept n’est pas nouveau. L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) avait déjà émis cette alternative en 2015 afin de garantir la profession contre l’entrée de capitaux étrangers (voir « article abonné »). Depuis, le syndicat n’a pas dérogé à cette ligne, comme l’atteste Eric Myon, son secrétaire général. « Nous n’attendrons pas que 5 000 pharmacies disparaissent pour agir », a-t-il averti lors de la présentation des résultats de l’étude Avenir Pharmacie.
Maintenant sa proposition de fonds de pharmaciens pour pharmaciens, l’UNPF a interpellé il y a neuf mois Agnès Buzyn, ministre de la Santé. Jusqu’à présent sans résultat. « Nous voulons obtenir une réponse du ministère et une feuille de route sur sa position concernant les OCA (obligations convertibles en actions N.D.L.R.) auxquelles nous ne sommes, certes, pas favorables mais il est néanmoins important de connaître les règles du jeu autorisées. Et, le cas échéant, elles doivent être les mêmes pour tous », souligne Eric Myon.
La transition démographique à laquelle est exposée la profession exige en effet une réponse rapide. « Le choc humain – un tiers des titulaires a plus de 55 ans — est aussi financier. Il va falloir travailler à accompagner les pharmaciens dans la transmission et surtout de définir la transmission que nous voulons », constate le secrétaire général de l’UNPF. Pour l’heure, en l’absence de réaction du gouvernement, le syndicat souhaite venir en aide aux jeunes diplômés en possession de dossiers compliqués et plus ou moins opaques. Afin de leur éviter de tomber dans le piège de la dépendance financière, l’UNPF leur propose une analyse gratuite visant à les aider à préserver leur indépendance financière.
*Sur la base d’interviews réalisées en officine du 21 février au 6 mars 2018 auprès de 1 001 personnes et de 474 titulaires.
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