Ce n’est une surprise pour personne, en 2016, les officines ont connu une nouvelle dégradation de leur rentabilité. Cette détérioration générale des comptes est corroborée par une nouvelle analyse, celle du Centre de gestion agréé Partenaire (CGA) qui se fonde sur le bilan de 706 de ses pharmaciens adhérents. Indicateur le plus alarmant détecté par le CGA, la nouvelle régression de l’excédent brut d’exploitation (EBE) (1) moyen qui s’infléchit de 2,2 % pour atteindre 9,5 % du chiffre d’affaires.
Cette chute est d’autant plus inquiétante que le chiffre d’affaires moyen, soit 1,498 million d’euros, est lui-même en recul de 1,3 % (- 1,1 % sans les prestations). Pour les petites officines dont le chiffre d’affaires est inférieur à 880 000 euros, la situation devient même menaçante puisque leur EBE dévisse de 7,2 % et atteint 9,1 % du chiffre d’affaires.
La tonalité de ces chiffres, plus pessimistes encore que ceux rendus publics par trois cabinets d’experts-comptables lors de la « Journée de l’économie », organisée par « Le Quotidien du pharmacien », tient essentiellement à l’assiette des officines analysées par le CGA (2). Le profil de ces officines explique certaines variations, dont la marge globale moyenne légèrement inférieure aux chiffres publiés fin octobre. Elle se situe à 449 000 euros pour les officines CGA, en retrait de 0,8 % par rapport à 2015. Seules les officines d’un chiffre d’affaires supérieur à 2 millions d’euros bénéficient d’une évolution positive de leur marge (+ 0,6 %).
Nouveau recul d'activité en 2017
Les frais généraux, pendant ce temps, continuent de grimper. Ils sont en moyenne équivalents à 1,4 % du chiffre d’affaires. Les pharmacies de taille intermédiaire, dont le chiffre d’affaires se situe entre 1,17 et 2,05 millions d’euros, sont les plus pénalisées par un taux de frais généraux qui se monte à 2,3, %, voire à 3,4 % pour les plus importantes d’entre elles. Ce sont également ces officines qui subissent le plus la hausse des frais de personnel. Pour elles, le ratio salaires chargés/chiffre d’affaires atteint 1,9 %, voire 2,4 %, tandis que la moyenne se situe à 0,8 %.
Ces résultats semblent globalement plus imputables à la conjoncture qu’à la gestion des titulaires. Car, comme le souligne CGA à l’instar des cabinets comptables, les pharmaciens font preuve d’une bonne maîtrise de leur fonds de roulement. « Celui-ci équivaut à 16,58 jours de chiffre d’affaires, soit un jour supplémentaire par rapport à 2015 », constate CGA qui, par ailleurs, souligne que « la part des pharmacies ayant un fonds de roulement négatif régresse, passant sous le seuil des 30 %. » Quant à la proportion des pharmacies ayant une trésorerie négative, elle diminue d’un point à 23 %.
CGA laisse entrevoir peu d’amélioration pour 2017. En effet, le cumul des neuf premiers mois fait à nouveau état d’un chiffre d’affaires en baisse. Avec 962 241 euros encaissés entre le 1er janvier et le 30 septembre, les officines adhérentes de CGA subissent un recul d’activité de 0,9 % par rapport à la période de référence 2016. Reste à savoir si la fin d’année et ses pathologies hivernales suffiront à redresser la barre.
(1) Le calcul de cet EBE tient compte des charges financières et des dotations aux amortissements et provisions tout comme des cotisations TNS des titulaires.
(2) Dans 59 % des cas, l’activité était exercée en entreprise individuelle et 91 % relevaient de l’impôt sur le revenu.
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